DUDAMEL GUSTAVO (1981- )
Chef d’orchestre vénézuélien, Gustavo Dudamel a connu une fulgurante carrière qui l’a notamment conduit à diriger les ensembles de Göteborg et de Los Angeles avant de succéder pour une brève période à Philippe Jordan au poste de directeur musical de l’Opéra de Paris.
Un enfant du « Sistema »
Gustavo Adolfo Dudamel Ramirez naît le 26 janvier 1981 à Barquisimeto (État de Lara) au Venezuela. Dès son plus jeune âge, son père, tromboniste, et sa mère, professeure de chant, l’initient à la musique. Il y montre très vite de grandes dispositions. À dix ans, il commence l’étude du violon dans le cadre du projet « El Sistema ». Ce vaste programme d’éducation musicale et de promotion sociale, destiné aux enfants défavorisés du Venezuela, a été créé par José Antonio Abreu (1939-2018), économiste, chef d’orchestre et homme politique – il sera ministre de la Culture de 1983 à 1998. Chacun reçoit un instrument et le soutien d’un tuteur pour intégrer un important réseau d’orchestres amateurs. Le fondateur ne tarde guère à distinguer, dès l’adolescence, le jeune Gustavo, violoniste prometteur, et l’accueille, assisté par Rodolfo Saglimbeni, dans sa classe de direction d’orchestre. Gustavo Dudamel, qui se reconnaît bien volontiers comme un enfant du « Sistema », prend la tête en 1999, à seulement dix-huit ans, de l’Orchestre symphonique des jeunes Simón-Bolivar du Venezuela, formation où il a fait ses premières armes d’instrumentiste. Elle se produit dans de nombreux pays étrangers avec un immense succès. Ces jeunes musiciens, issus des quartiers populaires, parviennent à atteindre sous sa baguette un véritable niveau professionnel, arborent fièrement les couleurs nationales et, tout en jouant, dansent littéralement sur scène, portés par les rythmes latino-américains.
De cette longue collaboration, Gustavo Dudamel conservera un goût marqué pour les musiques inspirées du folklore ainsi qu’une haute idée de sa mission : « L’art est toujours là pour enrichir, apporter un plus qui, se déclinant dans toute la variété des disciplines et des expressions, peut, depuis le domaine esthétique pur, trouver une résonnance avec la société et nourrir cette dynamique vers davantage de justice. » Le chef britannique Simon Rattle le remarque à l’occasion de l’une des tournées internationales de l’orchestre vénézuélien et l’appelle en 2003 comme assistant à l’Orchestre philharmonique de Berlin. Dès l’année suivante, il remporte la première édition du Concours international de direction d’orchestre Gustav-Mahler (à Bamberg, en Allemagne) et signe, en 2006, un contrat d’exclusivité avec le label Deutsche Grammophon qui lance sa carrière.
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Écrit par
- Pierre BRETON : musicographe
Classification
Média