GUTTIFÉRALES
Les Guttiférales constituent un ordre de plantes dicotylédones parfois inclus, dans la classification proposée par Louis Emberger, dans l'ordre des Pariétales où il forme la famille des Guttifères (incluant les Hypéricacées). Elles comprennent trois familles. La plus importante, celle des Guttifères, encore appelées Clusiacées, présente une distribution géographique étendue et comporte un millier d'espèces et une cinquantaine de genres, dont le millepertuis (Hypericum) qui se trouve assez communément en Europe occidentale. Les deux autres familles, les Eucryphiacées et les Quiinacées, représentées respectivement par un et trois genres, sont confinées l'une aux forêts tempérées de l'Australie sud-orientale, de la Tasmanie et du Chili, l'autre aux forêts tropicales et à la forêt amazonienne de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud.
Le millepertuis
Le millepertuis ou herbe-à-mille-trous (Hypericum perforatum), appelé encore « herbe-de-la-Saint-Jean », est une herbe vivace qui croît de préférence dans les endroits secs, en lisière des bois, sur le bord des chemins, dans les pelouses ou dans les bruyères. Le nom vulgaire qui lui est attribué provient de la coutume qu'avaient les jeunes gens autrefois, le jour de la Saint-Jean, d'en confectionner des gerbes ou des guirlandes pour danser autour d'un feu ; les plantes étaient ensuite jetées sur le toit des maisons pour les protéger de la foudre.
Les tiges du millepertuis, ligneuses dans le bas, sont dressées et cylindriques avec deux côtes en saillie ; elles portent des feuilles opposées, sessiles, dont le limbe ovale ou elliptique est criblé de petits points translucides, d'où le nom commun de la plante . Les fleurs, jaune d'or, sont réunies en inflorescences terminales de nature cymeuse ; elles sont régulières, du type 5 ; les sépales et les pétales, tordus dans le bouton, portent de petites glandes noires ; les étamines sont nombreuses et groupées en trois faisceaux. L'ovaire supère se termine par trois styles filiformes ; il est divisé en trois loges contenant chacune de nombreux ovules insérés sur l'axe central (placentation axile). Le fruit est une capsule s'ouvrant en trois valves et contenant de nombreuses petites graines finement réticulées.
Le millepertuis est indigène dans la majeure partie de l'Europe et s'est naturalisé largement en dehors de son aire d'origine : en Asie septentrionale et occidentale, dans le nord de l'Afrique, en Amérique septentrionale et en Australie. Dans ces deux dernières régions, il est devenu un fléau dans les pâturages où il peut provoquer des empoisonnements du bétail.
La plante, séchée, était utilisée jadis en médecine populaire, notamment comme dépuratif ou dans le traitement des maladies nerveuses.
De nombreuses autres espèces existent dans les régions tempérées et subtropicales de l'hémisphère Nord ainsi que dans les régions montagneuses intertropicales. Quelques-unes sont cultivées comme plantes ornementales de nos jardins (Hypericum calycinum ou millepertuis à grandes fleurs, égayant les bordures et les haies de sa floraison estivale).
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Écrit par
- Paul BAMPS
: ingénieur agronome des régions tropicales, éditeur de la
Flore d'Afrique centrale et deDistributiones Plantarum Africanarum , conservateur de l'Herbier d'Afrique tropicale
Classification
Médias
Autres références
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MILLEPERTUIS
- Écrit par Pierre LIEUTAGHI
- 346 mots
- 1 média
Simple magique célèbre pendant tout le Moyen Âge sous le nom de Fuga daemonum, le millepertuis (Hypericum perforatum L.), cueilli au matin de la Saint-Jean, au plus fort des influences solaires, était censé chasser l'Esprit des ténèbres et guérir les possédés. Son suc rougeâtre est peut-être...