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GUYANE

La côte, la partie française de la Guyane

Le long de la côte, 80 % de la population guyanaise et l'essentiel des activités sont concentrés dans une bande de 100 kilomètres de longueur et de 10 kilomètres de largeur, couvrant 1 % du territoire départemental.

À partir de 600 après J.-C., les sociétés arauquinoïdes pratiquèrent dans les savanes littorales inondées une agriculture intensive capable de nourrir une population nombreuse, présentant des densités de 50 à 100 habitants par kilomètre carré. C'est encore le long de la côte et autour de la commune Kalina (peuple Karib anciennement appelé Galibi) d'Awala-Yalimapo − la première commune amérindienne reconnue que se fédèrent, depuis les années 1980, les organisations amérindiennes comme la Fédération des organisations amérindiennes de la Guyane (FOAG).

L'agriculture moderne est née en Guyane au xviiie siècle, lors de l'introduction des techniques hollandaises de poldérisation qui avaient donné de bons résultats dans les établissements guyanais (Guyana puis Suriname).

Avec une production de riz importante mais en baisse constante, la Guyane exporte la moitié de son riz vers l'Europe. Les autres productions, telles que la canne à sucre, le rhum, le manioc, les bananes, la viande bovine, trouvent également preneur sur les marchés français ou européens. Mais l'agriculture guyanaise n'emploie que très peu la population locale, ne crée guère de richesses (elle exporte deux fois moins de produits que dans les années 1990), et ne nourrit pas la population (60 % des biens alimentaires et 75 % de la viande sont, en 2005, importés). La dépendance de la Guyane se traduit par un gros déficit des échanges de biens. Dans le domaine énergétique, malgré les 4 × 29 gigawattheures par an produits par le barrage du Petit-Saut sur le Sinnamary (60 % de l'électricité de la région), la Guyane dépend de Trinité-et-Tobago (raffineries de pétrole et réserves de gaz naturel), et les produits énergétiques représentent 13 % des importations.

Centre spatial guyanais - crédits : Arianespace/ CSG Service Optique, 2006/ ESA/ CNES

Centre spatial guyanais

La prospérité de la Guyane tient au rôle qu'elle occupe au sein du territoire français et du prix que la métropole est prête à payer pour qu'elle le tienne. Après une période d'incertitudes, marquée par le ralentissement du rythme des lancements de fusées en 2003 et 2004, une nouvelle ère d'optimisme s'est ouverte avec le succès du lancement de l'Ariane-5 ECA, le 12 février 2005. Le Centre national d'études spatiales (CNES), installé à Kourou depuis 1964, représente à lui seul 20 % du PIB du département. Il génère 20 % des emplois directs et induits, 20 % de l'octroi de mer (taxe indirecte sur les produits importés et, depuis 1992, sur les productions locales dans les DOM), 40 % des impôts locaux et 60 % des importations.

Mais cette fenêtre sur l'espace coûte cher : plus de 900 millions d'euros sont dépensés chaque année par l'État, et plus de 50 millions d'euros par l'Union européenne. Cette dépendance financière en entraîne d'autres : la Guyane est devenue, depuis les années 1980, une plaque tournante du trafic de drogue et de prostitution (en particulier sur l'Oyapock, fleuve frontalier avec le Brésil, dans le quartier de la « Crique » à Cayenne et dans le vieux bourg de Kourou). L'or reste le premier produit d'exportation du département, mais la moitié de la production aurifère échappe aux autorités et alimente les trafics et la contrebande.

La population guyanaise tire une richesse certaine de cette situation. Le PIB par habitant atteint 14 000 euros (19 600 dollars) en 2009, contre 6 500 au Guyana (2009) et 9 500 au Suriname. La population guyanaise connaît l'un des taux de croissance les plus forts du monde (3,78 % en 2007), essentiellement grâce à un taux de natalité élevé (31 ‰) et à un excédent[...]

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Écrit par

  • : maître de conférences en géographie à l'université de Paris-X-Nanterre

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Médias


			Guyane [France] : carte administrative
		 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Guyane [France] : carte administrative

Centre spatial guyanais - crédits : Arianespace/ CSG Service Optique, 2006/ ESA/ CNES

Centre spatial guyanais

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