HABITAT L'habitat contemporain
Les besoins en logements neufs ont atteint, en France comme dans de nombreux autres pays, un niveau très élevé, en raison de la convergence de plusieurs facteurs : la vague démographique, le nombre des immeubles vétustes que l'on ne peut plus conserver, le ralentissement de la construction entre les deux guerres mondiales, les priorités accordées à juste titre à la reconstruction de l'appareil de production après la Seconde Guerre mondiale.
Les effectifs de la main-d'œuvre employée à la construction ont tendance à décroître ; exposés aux intempéries, les travailleurs du bâtiment exercent un métier inconfortable et souvent sous-rémunéré. Ainsi aux États-Unis, les effectifs travaillant dans le bâtiment (de l'ordre de trois millions) diminuent d'environ 10 p. 100 par an (soit près de 300 000) par décès, retraite, changement d'activités, tandis que la formation des jeunes entrant dans la profession intéresse moins de 20 000 personnes.
Produire plus avec moins de main-d'œuvre exige des méthodes nouvelles. Par ailleurs, la médiocrité du logement paraît insupportable même à ceux dont les ressources sont très modestes. Il importe d'abaisser les coûts de construction ou, tout au moins, d'éviter qu'ils ne croissent plus vite que ne s'améliore le niveau de vie.
Notre conception de l'habitat a évolué. Les exigences de confort se sont accrues, notamment du fait de la détérioration de l'environnement (bruit et pollution). D'autre part, un mode de vie à la fois plus ouvert et plus intime n'établit plus de distinction entre des pièces d'apparat que l'on occupe rarement et qui étaient l'objet de tous les soins et les pièces d'usage dans lesquelles on tient à vivre dans un décor agréable et dans le calme. Les plans de beaucoup de maisons ou d'appartements traditionnels sont aujourd'hui périmés. On examinera dans cet article les types d'habitat les plus importants, les principes qui président à leur construction, les méthodes et les matériaux qui permettent de les réaliser.
L'habitat individuel
Le cas le plus simple est celui de l'habitat individuel ou, plus exactement, unifamilial, isolé. Les contraintes imposées à l'architecte sont en ce cas minimales, le voisinage ne suggérant en général qu'assez vaguement des règles esthétiques de compatibilité. De nombreuses maisons traditionnelles sont devenues typiques, caractéristiques le plus souvent d'une région ou d'un pays. Si ces types ont atteint une valeur esthétique indéniable, ils ne constituent cependant pas les solutions techniquement les meilleures : le granit n'est pas un très bon isolant ; le grand toit basque tourné vers l'ouest n'est pas parfaitement étanche aux rafales venues du golfe de Gascogne ; le chaume normand n'offre guère de sécurité contre l'incendie.
Quelles sont les techniques nouvelles qui permettent une évolution de la maison individuelle ? Avant de parler des matériaux, soulignons que les fonctions d'étanchéité et d'isolation sont aujourd'hui bien mieux remplies que par le passé.
L'étanchéité et l'isolation
L'étanchéité a bénéficié de toutes les connaissances relatives aux macromolécules organiques qui ont donné naissance aux matières plastiques. Des feuilles parfaitement étanches et échappant au vieillissement permettent de couvrir des terrasses sans aucune fuite. Les joints de silicone, restant souples et bien adhérents dans un très grand intervalle de températures, permettent de raccorder, en assurant l'étanchéité, des éléments différents qui peuvent jouer légèrement l'un par rapport à l'autre. Enfin, une très grande variété de mastics et de colles, durcissant totalement ou non, se révèlent les compléments indispensables et efficaces de toute construction formée d'éléments standardisés,[...]
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Écrit par
- Georges CANDILIS : architecte-urbaniste
- Pierre PIGANIOL : conseil en politique scientifique
Classification
Média
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