HABITAT L'habitat contemporain
L'habitat collectif
L'habitat individuel groupé
En pratique, la maison individuelle uni-familiale ne dispose pas souvent d'un terrain suffisamment grand pour être complètement isolée de ses voisines ; le plus souvent des groupements denses sont réalisés, comportant au moins un et en général deux murs mitoyens. Lorsque ce groupement est construit d'une seule volée, des économies importantes sont réalisées. La technique de ces groupements a fait de très grands progrès ; le plus traditionnel (groupement en ligne avec jardinet devant la maison et donnant sur la rue, et pelouse plus calme derrière) cède la place à des configurations souvent plus denses mais ménageant au moins aussi bien notre intimité grâce à l'apparition de patios privés entre les maisons. Certaines dispositions se prêtent d'ailleurs à l'installation de véritables galeries pour la distribution des fluides. Cependant, de tels groupements ne permettent jamais une densité très élevée de population ; les habitants se trouvent de ce fait plus ou moins éloignés des lieux collectifs de fréquentation courante (magasins, poste, école). Les avantages de la campagne disparaissent sans que ceux de la ville les remplacent, et ceci conduit logiquement aux empilements denses d'unités d'habitations, c'est-à-dire aux grands immeubles.
Les grands immeubles
Bien que ce phénomène ne soit pas en général perçu par les citadins, les techniques modernes permettent une construction beaucoup plus rapide et plus économique des grands immeubles. Les progrès concernant les matériaux ont été ici aussi un facteur important, mais l'amélioration des techniques d'organisation des chantiers y a joué également un rôle de premier plan. Le chantier devient en fait une véritable usine de fabrication d'éléments, puis de montage, qui applique les méthodes les plus évoluées de la recherche opérationnelle. Certains procédés de construction ont été inventés essentiellement pour se plier à ces aspects modernes de l'organisation du travail.
On peut aller encore plus loin en essayant de construire le maximum d'éléments en usine, d'où ils sont acheminés sur le chantier qui n'est plus alors qu'un lieu de montage. Cette préfabrication industrielle offre de grands avantages, même compte tenu des frais de transport. Quelques efforts ont tendu à fabriquer en usine des unités complètes que l'on apporte sur le chantier et que l'on superpose tout en assurant leur liaison. Cette solution limite ne s'est pas encore généralisée, mais elle fait actuellement l'objet de nombreuses recherches, qu'il s'agisse de préfabrication lourde en béton ou de préfabrication plus légère utilisant les métaux et les plastiques. Cependant la fabrication en usine d'éléments de façade ou de contreventements de taille considérable est très largement répandue, ainsi que celle d'éléments plus réduits tels que les portes ou les fenêtres munies de tous leurs cadres en bois, en acier ou en béton. Les murs-rideaux, éléments de façade légers utilisant toutes les ressources des matériaux modernes (aluminium, verre, plastique) sont le complément quasi idéal des grandes structures en acier à haute résistance qui s'élèvent rapidement comme une construction d'enfant.
La répétition d'un grand nombre d'éléments de façade identiques risque d'engendrer une certaine monotonie. L'art de l'architecte vise à l'éviter. La première solution, et la plus banale, accepte le caractère répétitif élémentaire mais le rend supportable par l'harmonie du dessin des vides et des pleins de chaque élément. Une seconde solution, plus évoluée, fait apparaître un dessin de façade plus complexe en jouant sur les vides et les pleins de plusieurs éléments appartenant à des étages successifs. D'autres solutions, plus coûteuses, évitent la planéité des[...]
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Écrit par
- Georges CANDILIS : architecte-urbaniste
- Pierre PIGANIOL : conseil en politique scientifique
Classification
Média
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