HABSBOURG
Les Habsbourg-Lorraine (1740-1918)
À la mort de Charles VI, en 1740, la maison d'Autriche fut confrontée de nouveau à un grave péril : une coalition hétéroclite dirigée par la France voulut ruiner définitivement la puissance autrichienne. Tandis que les Électeurs refusaient la couronne au mari de l'archiduchesse, François de Lorraine, grand-duc de Toscane, Frédéric II s'emparait de la Silésie, ouvrant une nouvelle crise européenne. Finalement, en 1745, François de Lorraine fut élu empereur à la mort de son rival, l'Électeur de Bavière, et le règne de Marie-Thérèse fut l'un des plus brillants qu'ait connu la monarchie autrichienne. Grâce à sa nombreuse descendance, en ligne masculine comme en ligne féminine, Marie-Thérèse fondait une nouvelle dynastie, ce qui mettait un terme aux problèmes de succession ; c'est un de ses descendants directs, l'empereur Charles Ier d'Autriche, qui régna jusqu'à l'effondrement de la monarchie, à l'automne 1918.
En dépit des caractères très divers des souverains, un trait au moins a dominé la famille des Habsbourg tout au long de son histoire : c'est sa très profonde piété et son attachement au catholicisme, aussi bien en Espagne que dans les pays danubiens. Ces princes, de tempérament bienveillant, respectaient volontiers les coutumes, les constitutions, les cultures particulières de leurs sujets respectifs, à condition que ceux-ci demeurassent catholiques. Sur ce seul point, ils étaient intransigeants à la fois par conviction intime et par principe politique. On comprend pourquoi l'historiographie libérale ne pouvait avoir beaucoup de considération pour une dynastie qui n'était ni « tolérante » ni nationaliste et qui avait conçu sa mission en fonction d'autres valeurs éthiques et politiques : fidélité dynastique, supranationalité, cosmopolitisme, catholicisme romain.
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Écrit par
- Jean BÉRENGER : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne
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