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HAḌḌA

Architecture et iconographie bouddhique

Le village actuel de Haḍḍa est en partie construit sur l'emplacement des ruines d'une ville pré-islamique dont dépendait un ensemble monastique prospère du ier siècle avant J.-C. au viiie siècle après J.-C. que les visiteurs chinois appelaient Hilo. Les monastères les plus importants se trouvaient à l'ouest de l'ancienne ville, tandis que d'autres constructions monastiques avaient été édifiées sur plusieurs tertres à l'abri des torrents, terrains propices à la construction.

Les matériaux de construction, comme l'argile et les moellons pour les murs et la sculpture, provenaient essentiellement des sites eux-mêmes. Par contre, le calcaire pour la pierre de taille, la sculpture et la chaux, le gypse pour le plâtre, et l'ardoise pour la maçonnerie des stūpa provenaient de la région même de Jelālābād. Malgré l'utilisation de matériaux différents, l'architecture des monastères de Haḍḍa présente des traits communs avec ceux de la région du Gandhāra et de l'Inde. Dans ces différents monastères, le plan s'articule en deux parties plus ou moins distinctes : une partie privée comprenant une cour au portique généralement de plan carré, sur lequel s'ouvraient les cellules des moines, et une grande salle de réunion (poṣadhaghara) dans laquelle les moines se réunissaient selon un calendrier préétabli ; puis une deuxième partie, dite « publique », était consacrée au Buddha et à son culte, qui consistait en rite de la circumambulation par la droite (pradakṣinā) des stūpa, et en dépôt d'offrandes par les fidèles. C'est dans cette partie qu'on observe l'extraordinaire évolution des formes architecturales et des décors sculptés. Le centre de la partie « publique » est occupé par un ancien stūpa de grandes dimensions et aux lignes sobres : un podium de plan carré, surmonté d'un bandeau cylindrique supportant le dôme ; sur l'un des côtés, en face de l'entrée, un escalier conduit les fidèles au-dessus du podium afin que la circumambulation puisse être faite autour du dôme. D'autres stūpa ont été ajoutés ultérieurement selon une disposition régulière autour du stūpa central. Les plus anciens ont des formes trapues et nues qui contrastent avec les formes élancées et décorées des plus récents. Au lieu d'un seul podium de plan carré, plusieurs se superposent ; au lieu d'un seul bandeau, on en voit plusieurs, dont certains de plan polygonal, qui annoncent le départ du dôme. Au monument dépourvu de décor modelé, les constructeurs de Haḍḍa préféraient les décors architecturaux et sculpturaux surchargés. Les espaces vides entre les pilastres surmontés de chapiteaux pseudo-corinthiens du podium sont occupés par des statues de divinités – surtout du Buddha, debout ou assis, ou de Bodhisattva entouré de donateurs, moines, etc. Ici et là, des compositions représentent des scènes de la vie du Buddha – comme le Grand Départ de Siddhārtha au musée Guimet – ou des scènes des vies antérieures – comme l'Offrande de la poignée de poussière du stūpa 20 de Tapa-é-Shotor. On a constaté que les stūpa les plus anciens étaient construits en lamelles de schiste (en réalité des lamelles d'ardoise) ; puis une longue phase de transition s'instaure au cours de laquelle le schiste et le calcaire se mélangent ; enfin, les dernières constructions sont presque entièrement en calcaire. Dans tous les cas, leur noyau est composé d'une maçonnerie de moellon et d'argile. La nature de l'enduit couvrant la décoration architecturale et sculpturale des parois variait en fonction de l'emplacement de celle-ci : à l'intérieur des chapelles, argile seul ou recouvert de plâtre ; à l'air libre, stuc à base de chaux, plus résistant aux intempéries. Sur l'origine de l'emploi du stuc, les premières hypothèses penchaient[...]

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Hadda : monastère bouddhique de Tapa-é-Kalan - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hadda : monastère bouddhique de Tapa-é-Kalan

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par , , , , , , et
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    L'architecture des monastères de Hadda est en tout point semblable à celle des monastères gandhariens et indiens des mêmes époques. Le plan est double ; il comporte une partie publique, réservée au culte, qui se limite essentiellement au rite de la circumambulation et au dépôt de petites offrandes par...
  • INDE (Arts et culture) - L'art

    • Écrit par , et
    • 49 040 mots
    • 67 médias
    ...Maître, et des rangées de Buddha sous des niches. Mais au ive siècle, alors que la technique du stuc connaît son plein développement, on assiste à Haḍḍa à une véritable renaissance, marquée par un retour au naturel. Des centaines de têtes recueillies, conservées au musée de Kaboul et au musée...