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HAIDA

Indiens des îles de la Reine-Charlotte (Colombie britannique) et du sud de l'île du Prince-de-Galles (Alaska). Ils parlent le haida, une langue liée à l'athapascan, et sont, du point de vue culturel, très proches des Tlingit et des Tsimshian. Ils étaient environ 2 200 en 1995.

L'ethnie était divisée en deux unités appelées « moitiés » : on appartenait à une moitié dès sa naissance par filiation matrilinéaire ; chaque moitié était formée de plusieurs segments locaux, ou lignages, qui possédaient des droits sur certains territoires importants du point de vue économique ; chaque lignage occupait une ou plusieurs maisons dans des villages distincts qui avaient leurs chefs, chaque maison ayant aussi le sien. Chaque lignage pouvait faire la guerre et la paix et organiser des cérémonies. Sur le plan économique, les lignages étaient indépendants les uns des autres.

Les Haida avaient une économie qui reposait surtout sur la pêche en mer (saumon, flétan et morue) et sur la chasse. Ils excellaient dans le travail du bois et ils étaient surtout célèbres pour leurs canoës et pour leur production artistique ; ils ornaient tous leurs objets utilitaires d'êtres surnaturels qu'ils représentaient de manière très conventionnelle. Ils fabriquaient des totems très impressionnants sur lesquels étaient sculptés les événements importants relatifs à l'histoire des familles. Ces totems servaient de piliers à l'extérieur et à l'intérieur de la maison ; on les utilisait aussi comme totems mortuaires ou commémoratifs. L'art de la côte nord-ouest des États-Unis et du Canada a été découvert assez tardivement. Il y avait eu, en effet, en Europe une grande vogue pour l'art nègre, mais on continuait d'ignorer alors l'art de la côte nord-ouest. C'est grâce à la colonie française d'artistes et d'intellectuels qui vivaient à New York pendant la Seconde Guerre mondiale qu'on découvrit les sculptures de cette côte, surtout celles des Haida. Le potlatch, c'est-à-dire la distribution cérémonielle de biens, était organisé à l'occasion de certains événements (construction d'une maison, érection d'un totem, funérailles), mais aussi lorsqu'il fallait se venger ou sauver la face après une injure. Une personne acquérait son statut grâce aux potlatchs organisés par sa famille, et non pas grâce à ceux qu'il donnait lui-même.

— Agnès LEHUEN

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