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HAINAUT

Belgique : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Belgique : carte administrative

Le Hainaut était, sous l'Ancien Régime, une des principautés des Pays-Bas méridionaux, réunie aux possessions bourguignonnes en 1433. La partie méridionale du comté a été acquise par la France en 1659 et en 1678. Restée possession des Habsbourg, la partie septentrionale va former, en 1795, la base du territoire du département de Jemappes, qui incorporera aussi le Tournaisis et des terres brabançonnes, liégeoises et namuroises. Il deviendra la province de Hainaut à partir de 1815. Le Hainaut reçoit en 1963 la zone de Mouscron et Comines, très majoritairement francophone, détachée de la Flandre occidentale. Il s'étend sur 3 787 kilomètres carrés.

Avec 1 355 000 habitants en 2023, c'est la plus peuplée des provinces wallonnes, mais aussi, de toutes les provinces belges, celle dont la démographie est la moins dynamique. Elle est divisée en sept arrondissements : ceux de Mons, chef-lieu de la province (mais pas de l’évêché, qui est à Tournai), de Charleroi, la plus grande ville, qui n'était qu'une forteresse en terre namuroise sous l'Ancien Régime et ne s'est développée qu'avec la révolution industrielle au xixe siècle, de Thuin, de Soignies, d’Ath, de Tournai-Mouscron et de La Louvière. Cette dernière ville, malgré son importance, n'est devenue chef-lieu d'arrondissement qu’en 2019 ; elle ne s'est développée, elle aussi, qu'à l'occasion de la révolution industrielle et n'a été érigée en commune qu'en 1869.

Le nord de la province est formé de plateaux recouverts de lœss, taillés dans les argiles cénozoïques, ou dans les craies mésozoïques à l'ouest. Ils s'élèvent, d'ouest en est, d'altitudes de l'ordre de 50 mètres jusqu'à 150 mètres environ. Cette zone est un riche terroir agricole où l'on cultive le blé, la betterave, les fourrages et la pomme de terre. Elle est parsemée d'industries : carrières, industries textiles et agroalimentaires, pharmaceutiques, fabrications métalliques, etc.

Au nord-ouest, une zone de collines découpées dans les sables éocènes, protégés par des indurations ferrugineuses, frange les limites avec la Flandre ; la plus élevée atteint l'altitude de 157 mètres (au Pottelberg, à la limite avec la Flandre orientale).

Le sud-est de la province est formé des retombées du massif paléozoïque de l'Ardenne belge (ici appelée Thiérache), couvert de forêts et de prairies, qui culmine au-dessus de 300 mètres à la frontière française, au sud de Chimay, et de ses bordures septentrionales, la dépression schisteuse de la Fagne et les alternances d'anticlinaux et de synclinaux du Condroz, recouverts aussi au nord de dépôts cénozoïques et de lœss, qui déterminent de bons terroirs agricoles.

Entre ces deux portions de la province, les plus rurales, s'étire une longue dépression synclinale, parcourue à l'ouest par la Haine et à l'est par la Sambre. Les couches du Houiller y affleurent, recouvertes à l'ouest par la craie du Crétacé. Cette zone constitue la partie occidentale du sillon wallon et a été un des principaux foyers de la révolution industrielle en Belgique. Dans cette étroite dépression qui s'étire sur plus de 60 kilomètres depuis le Borinage, à l'ouest de Mons, jusqu'à l'est de Charleroi, se concentre une grande part de la population de la province. Les traces des anciens paysages industriels et urbains y sont omniprésentes : terrils, friches industrielles, alignements des petites maisons des anciens corons, dense réseau de canaux et de voies ferrées. Des cimenteries exploitent la craie. La métallurgie lourde se maintient encore à Charleroi et à La Louvière. Charleroi est aussi un centre de la verrerie, des industries graphiques, de la construction aéronautique et aérospatiale. Les efforts de rénovation s’y concrétisent[...]

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Écrit par

  • : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie

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