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KAWAKAMI HAJIME (1879-1946)

Théoricien brillant de l'économie, Kawakami est un penseur représentatif des années vingt et trente du Japon. Après avoir écrit à l'âge de douze ans un Essai sur l'industrie japonaise qui annonce ses talents de polémiste, il se tourne vers des études de droit à l'université de Tōkyō. Il est fortement marqué par les socialistes humanitaires de l'époque, Kinoshita Naoe, Uchimura Kanzō et Abe Isoo. Devenu enseignant en 1902, à la faculté d'agronomie de l'université de Tōkyō et à l'École des pairs, il démissionne pour se joindre au groupe bouddhiste « de la renonciation de soi » de Ito Soshin, en 1905. Cependant il le quitte bientôt pour devenir journaliste au Yomiuri Shimbun et pour fonder la revue économique Nihon Keizai Shinshi ; ses recherches s'orientent alors vers le marxisme. Enseignant de nouveau, mais cette fois à l'université de Kyōto, il se consacre à ses études. Un séjour en Europe en 1913 comme boursier lui permet de faire des observations en Belgique, en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne, qui élargissent son champ de connaissance ; au moment du déclenchement des hostilités, il envoie à ce sujet des articles au journal Asahi d'Ōsaka. Docteur en droit en 1914, il devient professeur en 1915 et publie dans le même journal un feuilleton, Histoire d'un pauvre, qui l'a rendu célèbre. Ayant engagé une polémique avec Kushida Tamizō, Sakai Toshihiko et Fukumoto Kazuo, les théoriciens marxistes de l'époque, il leur répond dans sa revue Études sur les questions sociales qui paraît jusqu'en 1930. Mais au cours de différents incidents qui se déroulent à l'université de Kyōto, il prend le parti des étudiants ; ayant apporté sa caution aux Conférences sur le marxisme, il est prié de démissionner de son poste de professeur parce qu'il refuse de se soumettre à la censure exigée par le conseil privé de l'empereur. Il quitte l'université à la suite des arrestations massives de 1928, les pressions exercées sur son président s'étant considérablement accrues. Il se consacre dès lors à la théorie et à la polémique, tout en militant pour la formation du nouveau parti des ouvriers et des paysans ; mais lorsqu'il devient évident à ses yeux que l'existence même de ce parti constitue un obstacle pour le développement du Parti communiste, il travaille à sa dissolution et adhère au Parti communiste alors clandestin. Emprisonné de 1933 à 1937, il ne cesse plus d'approfondir ses recherches et d'écrire sur ce qu'il lui semble essentiel de ne pas renier dans une vie de militant.

— Catherine CADOU

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