HANDICAP INTERNATIONAL

Handicap international (HI) est une organisation non gouvernementale (ONG) fondée à Lyon en 1982 par le technicien Yves Gaumeton et les médecins Jean-Baptiste Richardier et Claude Simonnot. Son but initial était de venir en aide aux Cambodgiens victimes des conséquences de la guerre qui ravageait le pays depuis la fin des années 1960, et tout particulièrement aux personnes handicapées, peu prises en charge en tant que telles par les actions humanitaires.

Le contexte de la création de Handicap international est l’aide humanitaire apportée par des ONG comme Médecins sans frontières aux centaines de milliers de réfugiés qui se sont entassés dans des camps à la frontière thaïlandaise après l’effondrement du régime des Khmers rouges en janvier 1979. Libérés par l’offensive vietnamienne du 25 décembre 1978, les Cambodgiens survivants fuient en masse la misère et la terreur. Cependant, les Khmers rouges s’organisent en guérilla avec l’aide en particulier de la Chine, des États-Unis et du Royaume-Uni qui les arment et, pour certains, entraînent les combattants à l’usage des mines antipersonnel que ces trois pays fabriquent en quantité. Cet usage massif de mines terrestres sur toute la surface du Cambodge, qui viennent s’ajouter aux multiples agents explosifs accumulés depuis 1970, a des conséquences épouvantables et durables sur la population civile. Les mines provoquent des blessures mutilantes imposant des amputations. Les enfants sont particulièrement frappés. Le corollaire devient alors la nécessité de la prise en charge, non plus seulement médicale mais aussi rééducationnelle d’un grand nombre de personnes handicapées, souvent très jeunes. La création de Handicap international, fortement marquée par les mutilations subies par ces populations, intervient dans ce contexte. Jean-Baptiste Richardier apprend auprès des frères Pierre et Raymond Jaccard, prêtres missionnaires en Afrique, les techniques de fabrication de prothèses évolutives à très faible coût. L’ONG s’étend ; elle devient rapidement internationale et s’organise en réseau : une fédération et huit associations nationales, chacune dotée d’une administration spécifique. Progressivement, ses actions se diversifient vers l’aide aux personnes handicapées et pour leurs droits, quelle que soit la nature de leur handicap. La fondation contribue ainsi à l’élaboration par l’ONU de la Convention relative aux droits des personnes handicapées adoptée en 2006 et entrée en vigueur en 2008.

L’aspect le plus connu des activités de Handicap international concerne son action en amont du drame individuel de chaque mutilation : diminuer les conséquences des mines antipersonnel et des bombes à sous-munitions sur les populations, en particulier rurales, qui vivent dans des zones minées, non seulement en Asie du Sud-Est, mais dans de nombreuses régions dévastées par des guerres civiles, en Afrique en particulier. La fondation rejoint en 1992 cinq autres ONG (Human Rights Watch, Mines Advisory Group, Physicians for Human Rights, Vietnam Veterans of America et Medico International) au sein de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel (International Campaign to Ban Landmines, ICBL) coordonnée par Jody Williams, militante américaine des droits de l’homme et pour la paix. L’ICBL reçoit, conjointement avec Jody Williams, le prix Nobel de la paix en 1997. La sensibilisation de l’opinion aux effets au long cours des mines terrestres débouche sur le traité d’Ottawa en 1997 concernant le bannissement des mines antipersonnel, puis sur la Convention sur les armes à sous-munitions (appelée aussi « traité d’Oslo ») adoptée par une centaine de pays en 2008 et qui vise à interdire la conception, la fabrication, le transport et l’usage de ces munitions, du moins selon la définition donnée de ces engins en 2008. En 2018, le réseau mondial Handicap international[...]