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SCHYGULLA HANNA (1943- )

Hannah Schygula est née le 25 décembre 1943 à Kattowitz (devenue Katowice), en Silésie, province polonaise annexée par l'Allemagne sous le IIIe Reich. Comme son père, fantassin dans la Wermacht, a été fait prisonnier en Italie, elle ne fera sa connaissance qu'en 1946. À la fin de la guerre, sa mère l'emmène en Allemagne et toutes deux « échouent » à Munich. Hanna Schygulla y commence des études de philologie à l'université, tout en prenant des cours d'art dramatique. C'est ainsi que, en 1966, elle fait la connaissance de Rainer Werner Fassbinder, acteur et metteur en scène qui dirige une troupe d'avant-garde, l'Action-Theater. Elle intègre celle-ci et devient une des muses du jeune créateur.

Hanna Schygulla débute au cinéma en 1968 dans Der Braütigam, die Komödiantinund der Zuhälter (Le Fiancé, la comédienne et le maquereau) de Jean-Marie Straub. L'année suivante, elle joue dans Liebeistkälterals der Tod (L'amour est plus froid que la mort) de Rainer Werner Fassbinder. Outre les nombreuses pièces écrites et/ou mises en scène par celui-ci et auxquelles elle participe, Hanna Schygulla interprète une vingtaine de films, téléfilms et miniséries sous sa direction, dont dix-huit sur les vingt-cinq qu'elle tourne entre 1968 et 1974, entre autres, Katzelmacher (1969), Rio das Mortes (1971), Händler de vierJahreszeiten (Le Marchand des quatre saisons, 1972), Die bitterenTränen der Petra von Kant (Les Larmes amères de Petra von Kant, 1972), Fontane-EffieBriest (EffieBriest, 1974), Die Ehe der Maria Braun (Le Mariage de Maria Braun, 1979), pour lequel elle obtient un ours d'argent au festival de Berlin, Die dritteGeneration (La Troisième Génération, 1979), Berlin Alexanderplatz (Berlin Alexanderplatz, 1980), adaptation en douze épisodes du roman d'Alfred Döblin, et Lili Marleen (1981). Dans le même temps, elle se produit aussi dans JagdszenenausNiederbayern (Scènes de chasse en Bavière, 1969) de Peter Fleischman, Mathias Kneissel (1970) de Reinhardt Hauff et FalscheBewegung (Faux Mouvement, 1975) de Wim Wenders.

Ce n'est qu'après s'être fâchée avec Rainer Werner Fassbinder, au début des années 1980, qu'Hannah Schygulla, qui s'installe à Paris en 1981, voit son activité cinématographique s'ouvrir et se développer, non seulement en Allemagne, mais aussi, parce qu'elle parle plusieurs langues, dans divers pays européens, voire aux États-Unis. C'est ainsi qu'elle joue dans Die Fälschung (Le Faussaire, 1981) de Volker Schlöndorff, La Nuit de Varennes (1982) d'Ettore Scola, Passion (1982) de Jean-Luc Godard, Antonieta (1982) de Carlos Saura, Storia di Piera (L'Histoire de Piera, 1983), qui lui vaut d'emporter le prix d'interprétation à Cannes, et Il Futuro è donna (Le futur est femme, 1984) de Marco Ferreri, EineLiebe in Deutschland (Un amour en Allemagne, 1983) d'Andrzej Wajda, Barnum, téléfilm (1986) de Lee Philips, où elle est Jenny Lind, Miss Arizona (1987) de Pal Sandor, Aventure de Catherine C. (1990) de Pierre Beuchot, Dead Again (1991) de Kenneth Branagh, Golem, l'esprit de l'exil (1992) d'Amos Gitaï, Aux petits bonheurs (1994) de Michel Deville, La Niña de tus ojos (La Fille de tes rêves, 1998) de Fernando Trueba, WerckmeisterHarmoniak (Les Harmonies Werkmeister, 2000) de Belá Tarr, Promised Land (2004) d'Amos Gitaï, De l'autre côté (2007) de Fatih Akin et Faust d’Alexandre Sokourov (2011).

Dans les années 1990, Hannah Schygulla se tourne vers la chanson, enregistrant un album, Hannah Schygullasingt (1997), et donnant des récitals, ainsi que vers le spectacle vivant, VB 51 de Vanessa Beecroft (2002), ou audiovisuel, Moi, Louise Brooks, conçu avec Roberto Tricarri (2000), et le récital de poésie.

— Alain GAREL

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

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