HANNIBAL ou ANNIBAL (247-183 av. J.-C.)
Dernière phase de la guerre
Une dernière chance s'offre pourtant aux Carthaginois en cette même année 211. Mal soutenus par le gouvernement romain (pour des raisons de politique intérieure sans doute), les Scipions sont brusquement abandonnés par leurs alliés espagnols, vaincus et tués. Le fils de l'un d'eux, Publius Scipio, le futur Scipion l'Africain, obtient du peuple l'autorisation d'aller venger son frère et son oncle et, à peine arrivé en Espagne, en 210, enlève par surprise Carthagène, capitale des Barcides. Mais Asdrubal II profite de l'occasion pour rééditer le raid de son frère cadet Hannibal à travers la Gaule méridionale, que l'amitié des Volques maintient dans le camp punique. L'arrivée de cette armée fraîche peut retourner la situation en faveur d'Hannibal mis progressivement en difficulté par les légions dans l'extrême sud de la péninsule. L'audace des Barcides est pour une fois surpassée par la témérité d'un Romain, Claudius Nero, qui laisse un rideau de troupes devant Hannibal, court rejoindre l'autre consul Livius Salinator sur le Métaure et, avec lui, écrase Asdrubal en 207.
Dès lors, Hannibal perd complètement l'initiative des opérations. Pendant qu'il se défend pied à pied dans le Bruttium, Scipion achève de conquérir l'Espagne et, malgré les réticences de Fabius, obtient l'envoi d'une expédition en Afrique (204). Le Barcide ne reprendra un rôle important dans la guerre qu'après s'être échappé d'Italie en 202 ; à ce moment Carthage a déjà virtuellement perdu la partie en Afrique, Scipion ayant pu enlever le royaume de Numidie à Syphax pour le donner à Massinissa, allié des Romains. Hannibal constate que c'est en Numidie que la partie va se jouer ; aussi débarque-t-il non à Carthage, pratiquement bloquée, mais à Hadrumète, l'actuelle Sousse, d'où il marche sur la capitale orientale des Numides, Zama (202). L'affrontement décisif se situera non loin de cette ville (probablement dans la vallée de l'ouest Siliana, plutôt que dans le bassin du Sers) ; ce sera la première défaite d'Hannibal en bataille rangée, et la fin de Carthage en tant que puissance politique.
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Écrit par
- Gilbert-Charles PICARD : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
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CARTHAGE
- Écrit par Abdel Majid ENNABLI , Liliane ENNABLI , Encyclopædia Universalis et Gilbert-Charles PICARD
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