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KREBS HANS ADOLF (1900-1981)

Hans Adolf Krebs est né le 25 août 1900 à Hildesheim (Basse-Saxe, Allemagne), dans une famille israélite et d’un père chirurgien. Après des études de médecine commencées à Göttingen, il choisit à dix-neuf ans de se diriger vers la recherche. Sa première publication est une étude cytochimique. Elle lui donne l'occasion de rencontrer Frantz Knoop (1875-1946) qui venait de découvrir la β-oxydation des acides gras.

Ayant achevé ses études par un stage à l'hôpital de la Charité à Berlin, Krebs obtient, en 1925, un poste d'assistant de recherche au Kaiser Wilhem Institüt de Berlin-Dahlem, dirigé par Otto Warburg, grand chercheur qui influença fortement le jeune Krebs. Il s'y trouve entouré d'une pléiade de futurs Prix Nobel : Otto Meyerhof (1923), Warburg lui-même (1931), Fritz Lipmann (1953), Severo Ochoa (1959). Warburg lance Krebs sur une étude du métabolisme des substances azotées dans les tumeurs cancéreuses, ce qui le force progressivement à maîtriser la préparation des tranches de tissus conservées in vitro, l'emploi du « respiromètre de Warburg », l'utilisation des poisons métaboliques, etc. Il restera fidèle à ces techniques tout au long de sa carrière scientifique. De 1926 à 1930, Krebs acquiert, par ses publications, une notoriété internationale ; cependant son contrat d'assistant ne sera pas renouvelé.

Krebs obtient alors un poste d'assistant de médecine dans le service du professeur Siegried Thannhauser à l'université de Fribourg : là aussi travaillent de futurs « Nobel » : Hans Spemann (1935), George de Hevesy (1943), Hermann Staudinger (1953). Avec son premier élève, Kurt Hanseleit, Krebs se propose d'élucider la voie de biosynthèse de l'urée dans les tissus animaux : c'est la première fois qu'un biochimiste s'attaque à une voie anabolique (voie de synthèse) au lieu d'une voie catabolique, dégradative (Meyerhof, par exemple, venait de décrire le catabolisme glucidique, donc la glycolyse, et Knoop la β-oxydation des acides gras). Les recherches qui sont menées à Fribourg de 1930 à 1933, sur des tranches de foies animaux ou humains, débouchent sur la formulation du cycle de l'urée : cette substance est dosée enzymatiquement par action de l'uréase qui la décompose en gaz carbonique et ammoniac ; ces deux gaz peuvent être mesurés volumétriquement au respiromètre. Pour établir le cycle de l'urée, la découverte majeure de Krebs est le rôle catalytique de deux acides aminés : l'ornithine et l'arginine. Ces intermédiaires métaboliques, précurseurs de l'urée, sont en effet constamment régénérés par une série de réactions qui se referment en cycle : arginine → urée + ornithine ; ornithine + dioxyde de carbone + ammoniac → arginine. La découverte de ce premier cycle métabolique dans l'histoire de la biochimie assure déjà la gloire à son auteur.

L'arrivée au pouvoir d'Hitler en 1933, et la promulgation des lois antijuives contraignent Krebs à s'exiler au Royaume-Uni. Accueilli par le professeur Frederick Gowland Hopkins à Cambridge, il crée, en 1935, le département de biochimie de l'université de Sheffield. Il est naturalisé citoyen britannique en 1939, élu à la Royal Society en 1947 et au Trinity College (Oxford) en 1954, où il travaille jusqu’à la fin de sa vie.

Dès son arrivée au Royaume-Uni, il reprend des recherches sur le métabolisme oxydatif des acides organiques dans des muscles émincés de pigeon. On savait que les acides produits par glycolyse (pyruvique, lactique) étaient dégradés par des séries de deshydrogénations, sans intervention directe de l'oxygène. Krebs montre :

– que plusieurs acides organiques (pyruvique, succinique, fumarique, malique, citrique, etc.) stimulent les processus dégradatifs dans les tissus ;[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire de biologie cellulaire, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Autres références

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    • 261 mots

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