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MAKART HANS (1840-1884)

<it>Victoire de la Lumière sur l'Obscurité</it>, H. Makart - crédits :  Bridgeman Images

Victoire de la Lumière sur l'Obscurité, H. Makart

Peintre d'histoire autrichien, Makart est l'un des plus brillants représentants de la grande peinture décorative en Europe autour de 1870. Après des débuts difficiles, il connut une carrière fulgurante interrompue par une mort prématurée. Faute de moyens, il dut interrompre ses études à l'académie des Beaux-Arts de Vienne. Le prince-évêque de Salzbourg s'intéressa à lui et l'envoya à Munich, où il devint, en 1861, élève de Piloty, peintre d'histoire dans la lignée de Delaroche, qui dominait alors l'école munichoise. Huit ans plus tard, il était appelé à Vienne, où un atelier lui était aménagé aux frais de l'État ; il devint en 1879 professeur de peinture d'histoire à l'académie des Beaux-Arts. En 1875-1876, il accompagne en Égypte le peintre Lenbach, avec qui il s'était lié dans l'atelier de Piloty. Prodigieusement doué, trop sans doute pour savoir renoncer à la virtuosité d'un éclat tout superficiel, Makart a abordé un peu tous les genres : les grandes machines historiques, dont la plus célèbre est sans doute l'Entrée de Charles Quint à Anvers (Kunsthalle, Hambourg), la nature morte de fleurs, l'allégorie et le portrait. Parmi ses travaux de décoration, l'un des ensembles les plus remarquables est le bureau de l'industriel Nicolas Dumba, pour lequel Klimt décora plus tard le salon de musique (le palais Dumba n'existe plus, mais des fragments de la décoration murale sont conservés dans une collection privée à Vienne). À la variété des genres abordés par Makart s'oppose la forte unité d'un style artificiel et théâtral : opulence des compositions surchargées d'accessoires, souvenir des grands maîtres, surtout vénitiens, avec lesquels le peintre prétend rivaliser, coloris faux où dominent les bruns chauds jouant parfois en agaçant contraste sur un fond bleu, facture nerveuse, pleine de brio. À son abondance et à sa facilité de peintre adulé d'une époque éprise de luxe et de clinquant se mêle un sensualisme accusé, parfois même un érotisme bien dans le goût de la société viennoise du temps.

— Pierre VAISSE

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art à l'université de Genève

Classification

Média

<it>Victoire de la Lumière sur l'Obscurité</it>, H. Makart - crédits :  Bridgeman Images

Victoire de la Lumière sur l'Obscurité, H. Makart