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HANTAVIRUS

Extension géographique des Hantavirus

À partir de 1981, l'adaptation du virus à la culture sur cellules allait permettre de disposer d'un outil de diagnostic sérologique largement utilisé dans les différents laboratoires.

En Scandinavie, l'hypothèse de D. C. Gajdusek a été confirmée avec l'isolement du virus Puumala, agent étiologique de la néphropathie épidémique. L'évidence de la présence du virus Puumala en Europe et son association à des syndromes d'insuffisance rénale aiguë a été établie dans de nombreux pays et notamment en France.

Aux États-Unis (où les chercheurs de l'armée avaient acquis une grande expérience dans ce groupe de virus), des investigations ont permis l'isolement en 1982 d'un nouvel Hantavirus dénommé Prospect Hill. Toutefois, les nombreuses études épidémiologiques réalisées, notamment dans le Maryland, n'ont pas permis d'associer ce virus à un syndrome clinique. Quelle ne fut pas, en 1993, la surprise des chercheurs américains lorsqu'ils découvrirent que le virus responsable de la maladie des Indiens Navajos, décrite dans la région des Four-Corner (carrefour des quatre États d'Arizona, du Nouveau-Mexique, du Colorado et de l'Utah) était en fait un Hantavirus. Afin de ne pas blesser les susceptibilités locales, ce nouveau virus fut dénommé Sin Nombre virus, c'est-à-dire le virus qui n'a pas de nom. Le syndrome induit par ce virus est particulièrement sévère ; contrairement aux Hantavirus d'Europe et d'Asie il se traduit par une insuffisance respiratoire aiguë accompagnée d'un choc cardio-vasculaire. L'utilisation de techniques moléculaire (PCR) et sérologique a permis de démontrer la présence d'Hantavirus en Amérique du Sud, associée également à un syndrome pulmonaire.

On trouve donc les Hantavirus très largement répartis en Eurasie et dans le Nouveau Monde. Les enquêtes sérologiques révèlent également la probable présence d'Hantavirus en Afrique, bien qu'à ce jour aucun virus n'ait été isolé ni aucun syndrome associé aux stigmates sérologiques.

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Écrit par

  • : docteur en pharmacie, docteur ès sciences, directeur expert virologie, Sanofi Pasteur

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Médias

Hantavirus - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hantavirus

Souris à pattes blanches (<it>Peromyscus leucopus</it>), dans le parc du Yosemite - crédits : E. R. Harold/ Shutterstock

Souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus), dans le parc du Yosemite

Autres références

  • FIÈVRES HÉMORRAGIQUES VIRALES

    • Écrit par
    • 4 744 mots
    • 2 médias
    ...maintenance, la plupart étant localisés en Afrique, en Asie du Sud-Est ou en Amérique du Sud. En Europe, les FVH sont limitées aux infections causées par les hantavirus et le virus Crimée-Congo tandis que les hantavirus du Nouveau Monde sont la seule cause identifiée de FHV aux États-Unis, pour laquelle la transmission...
  • SIN NOMBRE VIRUS

    • Écrit par
    • 499 mots
    • 1 média

    Parmi 10 000 visiteurs ayant séjourné au Curry Village du parc national du Yosemite en Californie entre le 10 juin et le 21 août 2012, une dizaine ont contracté une zoonose à hantavirus et deux sont décédés. La surveillance a continué d'être de règle pour ces visiteurs pour une période...