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HANTAVIRUS

Les réservoirs de virus

Dès 1976, le rôle d'animaux porteurs de virus était établi. Les rongeurs nouveau-nés ne sont généralement pas infectés, soit que leur mère ne l'était pas, soit qu'ils sont protégés par les anticorps maternels. Ultérieurement, les nouvelles générations de rongeurs se contaminent par « transmission horizontale » généralement par contact avec les adultes infectés. Après une virémie précoce, les animaux excrètent le virus. L'importance de l'excrétion virale diminue lentement, mais se poursuit tout le restant de la vie du rongeur. L'homme se contamine par contact avec les excréments souillés. Les facteurs favorisant la pullulation des rongeurs concourent à l'apparition des épidémies.

L'analyse génétique des Hantavirus révèle une corrélation entre espèce de rongeur et virus, suggérant une co-évolution très ancienne. Probablement cette association existe-t-elle depuis plus de 30 millions d'années, au moment où la famille des Muridae s'est ramifiée en trois sous-familles : Murinae, Arvicolinae et Sigmodontinae. Il est remarquable de constater une spécificité virus-rongeur, mais également une association entre la maladie et l'appartenance à une sous-famille de rongeurs (cf. tableau). La distribution d'un virus est liée à l'aire de distribution géographique du rongeur réservoir. Le virus Hantaan est transmis par le mulotApodemus agrariae en Asie ; le campagnolClethrionomys glareolus est le réservoir du virus Puumala ; quant au virus Séoul il est transmis par le ratRattus norvegicus et sa distribution est mondiale. Les virus associés au syndrome pulmonaire sur le continent américain sont transmis par diverses espèces de souris et principalement par Peromyscus maniculatus (virus Sin Nombre), et par des rats du genre Oligoryzomys (virus Andes).

Hantavirus - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hantavirus

Souris à pattes blanches (<it>Peromyscus leucopus</it>), dans le parc du Yosemite - crédits : E. R. Harold/ Shutterstock

Souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus), dans le parc du Yosemite

L'identification des virus a été réalisée à la fois par des méthodes sérologiques et moléculaires (séquence d'une partie du génome). Plus de vingt Hantavirus ont été décrits, dont un grand nombre uniquement à partir d'une connaissance partielle de la séquence du génome. Cette diversité se manifeste présentement sur le plan géographique, la définition d'espèce virale restant à établir.

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Écrit par

  • : docteur en pharmacie, docteur ès sciences, directeur expert virologie, Sanofi Pasteur

Classification

Médias

Hantavirus - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hantavirus

Souris à pattes blanches (<it>Peromyscus leucopus</it>), dans le parc du Yosemite - crédits : E. R. Harold/ Shutterstock

Souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus), dans le parc du Yosemite

Autres références

  • FIÈVRES HÉMORRAGIQUES VIRALES

    • Écrit par
    • 4 744 mots
    • 2 médias
    ...maintenance, la plupart étant localisés en Afrique, en Asie du Sud-Est ou en Amérique du Sud. En Europe, les FVH sont limitées aux infections causées par les hantavirus et le virus Crimée-Congo tandis que les hantavirus du Nouveau Monde sont la seule cause identifiée de FHV aux États-Unis, pour laquelle la transmission...
  • SIN NOMBRE VIRUS

    • Écrit par
    • 499 mots
    • 1 média

    Parmi 10 000 visiteurs ayant séjourné au Curry Village du parc national du Yosemite en Californie entre le 10 juin et le 21 août 2012, une dizaine ont contracté une zoonose à hantavirus et deux sont décédés. La surveillance a continué d'être de règle pour ces visiteurs pour une période...