HAOMA
Nom iranien du « breuvage d'immortalité » qui correspond au soma hindou. La religion iranienne ancienne, analogue en cela à la religion védique, plaçait au centre du culte solennel un sacrifice offert aux dieux les plus importants du panthéon ; au cours de ce sacrifice était préparé un breuvage (obtenu par pressurage d'une plante particulière) que les fidèles et les officiants buvaient en commun. Ce liquide ne portait pas d'autre nom que « jus » (en iranien, haoma ; en sanskrit, soma), ce qui était une façon de conserver le secret de sa préparation.
Depuis la période sassanide (iiie-viie s.) et de nos jours encore, le haoma (en pehlvi, hōm), est préparé à partir de tiges d'éphédra ; mais la comparaison avec l'Inde et avec d'autres secteurs du domaine indo-européen conduit à penser que l'éphédra n'est qu'un substitut récent d'un végétal à vertus hallucinogènes, probablement l'amanite tue-mouches (ou fausse oronge). De toute façon, le haoma ou soma est essentiellement un breuvage d'immortalité, le nectar (en iranien, ameretāt ; en sanskrit, amrita) par lequel les dieux ont obtenu, au commencement, leur statut d'immortels, et grâce auquel les hommes qui en sont dignes gagnent aussi le droit de séjourner au ciel après leur mort.
La réforme zoroastrienne (~ viie s.) a tout fait pour « spiritualiser » le rite communiel (c'est à cette époque, sans doute, que l'on est passé du champignon hallucinogène à l'éphédra, anodine), cependant qu'en Inde le sacrifice de soma était progressivement abandonné au profit d'une simple « vénération » (pūjā) des images divines. Mais les mythologies iranienne et indienne ont longtemps conservé le souvenir d'un dieu-haoma (soma), vainqueur de la mort et garant d'une survie heureuse.
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Écrit par
- Jean VARENNE : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lyon-III
Classification
Média
Autres références
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AVESTA
- Écrit par Jean de MENASCE et Georges PINAULT
- 1 900 mots
1. Le Yasna, rituel du sacrifice du haoma, centre de la liturgie mazdéenne, comme le soma est celui du sacrifice védique. L'un et l'autre consistent dans le pressurage d'une plante dont on boit le jus mêlé à de l'eau et à du lait. On y invoque tous les dieux du riche panthéon mazdéen. Centrale est... -
PARSIS
- Écrit par Guy BUGAULT
- 2 306 mots
...pas souiller la flamme. L'autre partie du temple, ouverte aux fidèles, est la salle du sacrifice (yazashna-gāh). Ce sacrifice est, en principe, une offrande de haoma (sanskrit soma) ; il est célébré selon un calendrier liturgique, ou bien à la demande de fidèles, commanditaires du sacrifice. -
ZOROASTRISME
- Écrit par Jean de MENASCE
- 5 873 mots
...plus vieux panthéon indo-iranien, donc antérieur à l'auteur des Gāthā, on pourrait voir une condamnation portée et contre le vieux culte indo-iranien du haoma (védique : soma), et contre tout sacrifice sanglant (Y. 32, 14 ; 48, 10), notamment celui du bovin (bœuf ou vache). Le haoma n'est pas nommé explicitement,...