TAZIEFF HAROUN (1914-1998)
Géologue et volcanologue français, Haroun Tazieff s'est notamment fait connaître du grand public par la réalisation de documentaires sur les volcans.
Haroun Tazieff est né le 11 mai 1914 à Varsovie, d’une mère polonaise, chimiste et docteur en sciences politiques, et d’un père russe, médecin, qui meurt au cours de la Première Guerre mondiale. La famille émigre en Belgique en 1921. Très sprortif, il pratiquera de nombreuses disciplines sportives dont la boxe, l'alpinisme, la spéléologie, le ski et le rugby. Tout en poursuivant ses études d'agronomie à Liège et une spécialité de géologie aux Mines, Haroun Tazieff participe activement à la résistance contre l'occupant nazi.
En 1948, une fissure sur le flanc sud-ouest du Nyamuragira (république démocratique du Congo) s'ouvre en vomissant deux coulées de lave très spectaculaires. À cette époque, Haroun Tazieff est prospecteur dans cette région pour le Service géologique centrafricain. Il se précipite pour suivre l'éruption. Les jours et les nuits qu'il passe à observer ce phénomène grandiose vont bouleverser sa vie. De prospecteur, il deviendra volcanologue. Après cette éruption, il publie son premier livre, Cratères en feu (1951).
Avec le peintre Pierre Bichet, de 1955 à 1957, il parcourt le monde, de volcan en volcan et en tire, en 1959, un premier film, Les Rendez-Vous du diable, et un livre du même nom. Cette même année, Haroun Tazieff épouse France Depierre, une amie d'université.
Toujours en 1959, la première grande mission scientifique volcanologique organisée par Haroun Tazieff concerne le lac de lave actif du Nyiragongo (Congo) qu'il a découvert au cours d'une reconnaissance en 1953. Les années 1960 seront marquées par de nombreuses missions scientifiques sur deux volcans italiens, l'Etna et le Stromboli, où Haroun Tazieff, Giorgio Marinelli, Franco Tonani et Yvan Elskens mettent au point des méthodes d'étude géochimique des gaz volcaniques. Ces expériences seront suivies de nombreuses autres au cours des années 1970, avec des équipes du CEA et du CNRS, sur la plupart des volcans en activité.
Dès 1966, il monte un projet pour étudier la dépression Danakil en Afar septentrional (Est éthiopien), là où la plaque arabique se sépare de celle de l'Afrique. On est au début de la théorie de la tectonique des plaques. Les différentes expéditions dirigées par Haroun Tazieff et Giorgio Marinelli, qui se dérouleront de 1967 à 1973, vont apporter une contribution importante à la compréhension de l'ouverture des rifts et du magmatisme associé.
En 1971, Haroun Tazieff, qui vient de prendre la nationalité française, est nommé directeur de recherche au CNRS et accepte la direction des observatoires volcanologiques de l'Institut de physique du globe de Paris (IPG). En 1976, la Soufrière de la Guadeloupe se réveille. Le 30 août, Haroun Tazieff dirige une mission de reconnaissance sur le dôme de la Soufrière avec Claude Allègre, alors directeur de l'IPG, et Guy Aubert, directeur adjoint de l'Institut national d'astronomie et de géophysique. Au sommet, ils sont pris sous le bombardement d'une éruption phréatique. Tous s'en sortent, mais Haroun Tazieff, conscient de n'avoir pas pu prévoir cet événement, au demeurant imprévisible avec les moyens d'alors, passe un moment difficile. Caractère fort et entier, pouvant être aussi charmeur que détestable, il va désormais s'opposer à l'IPG de Paris et à son directeur au sujet de l'évacuation des villes de Saint-Claude et de Basse-Terre lors des éruptions phréatiques de la Soufrière. La polémique durera plus de vingt ans.
À partir de 1978, il organisera deux expéditions en Antarctique pour étudier le lac de lave de l'Erebus, un des volcans les plus fabuleux de la planète. Il est nommé en 1981 commissaire à l'étude et à la prévention[...]
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Écrit par
- Jean-Louis CHEMINEE : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S.
Classification
Média
Autres références
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SOUFRIÈRE VOLCAN DE LA, Guadeloupe
- Écrit par Yves GAUTIER
- 956 mots
- 1 média
La Soufrière de Guadeloupe est l’un des neuf volcans actifs des Petites Antilles. Elle culmine à 1 467 mètres (plus haut sommet des Antilles) ; sa dernière éruption majeure s’est déroulée en 1976-1977.
Long de 850 kilomètres, d’orientation schématiquement nord-sud, l’arc volcanique insulaire...