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QUIMBY HARRIET (1875 env.-1912)

Aviatrice américaine, Harriet Quimby a été la première femme de l'histoire à traverser la Manche.

D'abord séduite par le journalisme où elle excelle, notamment au Leslie's Weekly, à New York, Harriet Quimby, femme brune aux yeux verts et à la silhouette élancée, née probablement en 1875 (1884 selon ses dires), s'éprend de l'aviation en octobre 1910, lorsqu'elle assiste à un vol de John Moisant. Elle veut aussitôt apprendre à piloter avec lui, mais il se tue peu après. C'est alors son frère Alfred qui instruit Harriet à l'école d'aviation d'Hampstead, Long Island.

Première femme, aux États-Unis, à recevoir le brevet de pilote-aviateur, le 1er août 1911, elle intègre l'Organisation internationale des aviateurs Moisant, une entreprise spécialisée dans les spectacles aériens. Surnommée « L'Aviatrice en porcelaine de Saxe » à cause de son apparence fragile, elle déclare que la femme peut faire aussi bien que l'homme dans le domaine aérien. Elle le prouve avec une réédition de l'exploit de Blériot, mais dans le sens Angleterre-France : le 16 avril 1912, à 5 h 35, elle décolle de Douvres et à 6 h 30, elle parvient à se poser sur une plage, à Hardelot, à une trentaine de kilomètres de Calais.

Le 1er juillet 1912, Harriet Quimby se tue à Boston, où elle participait au meeting aérien d'Harvard-Boston organisé par William A. P. Willard, lequel, passager du frêle appareil, perd également la vie ce soir-là. À bord de son monoplan Blériot, alors qu'elle survolait Dorchester Bay et virait à la hauteur du phare de Boston, il y eut ce piqué soudain, d'une altitude d'environ 500 mètres, qui précipita son passager dans le vide. Les spectateurs horrifiés assistèrent à la tentative d'Harriet pour rétablir le Blériot, mais une violente secousse l'éjecta à son tour vers une mort certaine.

La Française Hélène Boucher (1908-1934) lui rendit le meilleur hommage possible, en 1934, en devenant l'être humain le plus rapide du monde. Les aviatrices valent donc les aviateurs. D'ailleurs, l'éditorialiste du Boston Post ne s'y trompa pas quand il écrivit, à propos d'Harriet : « Elle prit les mêmes risques que les hommes et mourut comme un homme. »

— Bernard MARCK

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Écrit par

  • : historien de l'aviation, membre de l'Académie de l'air et de l'espace

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