BIRTWISTLE HARRISON (1934-2022)
Compositeur britannique né le 15 juillet 1934 à Accrington (Lancashire), Harrison Paul Birtwistle étudie la clarinette et travaille la composition avec Richard Hall au Royal Manchester College of Music (auprès d'Alexander Goehr et de Peter Maxwell Davies, avec qui il forme le Manchester New Music Group) avant d'entrer à la Royal Academy of Music de Londres. De 1962 à 1965, il enseigne à Cranborne Chase School, près de Salisbury, puis, grâce à une bourse de la Fondation Markness, part étudier à l'université de Princeton, aux États-Unis. De 1973 à 1976, il enseigne au Swarthmore College (Pennsylvanie) puis à l'université de New York à Buffalo. De 1975 à 1984, il est directeur de la musique au National Theatre de Londres. Il enseigne la composition au King's College de Londres de 1994 à 2001, puis à la Royal Academy of Music à partir de 2012.
Ses premières œuvres – comme Monody for Corpus Christi, pour soprano, flûte, violon et cor (1959) – dénotent un sens mélodique certain au travers de structures sérielles empreintes du médiévisme caractéristique du Groupe de Manchester. La première partition qui va assurer sa notoriété (il est alors à Princeton) est un opéra, Punch and Judy (1967), sur un livret de Stephen Pruslin. Dans cette œuvre, Birtwistle est parvenu à un langage personnel, où le lyrisme s'allie à des formes rigoureuses laissant percer les influences de Stravinski et de Webern (pour l'économie et la précision de ses effets expressifs), de Messiaen (pour sa fascination pour les rituels hiératiques), de Varèse (pour son penchant pour les registres extrêmes, pour sa conception de l'univers sonore, pour son approche formelle organiquement liée au matériau).
Dans les années 1960, Birtwistle explore dans ses compositions une forme de rituel dramatique faisant référence à la Grèce antique, dans laquelle il puise à plusieurs reprises son inspiration. Nomos (1968) se fonde ainsi sur une formule mélodique (la « loi » de cette œuvre) confiée à quatre instruments solistes (flûte, clarinette, cor et basson). Une mélodie qui, bien que hachée par un orchestre (sans violons) au matériau thématique évoluant sans cesse, se déroule inexorablement du ppp au fff jusqu'à s'imposer et à réduire cet orchestre au silence.
En 1968, Birtwistle, de retour dans son pays natal, fonde, avec Peter Maxwell Davies et Stephen Pruslin, l'ensemble The Pierrot Players (qui deviendra en 1970 The Fires of London), pour lequel il écrit sa Cantate sur des textes grecs (1969).
Les années 1970 voient une évolution de son style, dont l'aboutissement est marqué par son deuxième opéra, The Mask of Orpheus (1974-1982). De cette période, il faut retenir The Triumph of Time, pour orchestre (1972), sa partition la plus célèbre, mais aussi An ImaginaryLandscape, pour orchestre (1973), et Silbury Air, pour petit orchestre (1977) ; citons encore, pour la scène, Down by the Greenwood Side (1969) et Orpheus (1974-1977). Autant d'œuvres qui répondent à sa conception de « paysages imaginaires » : « On part, on s'arrête, on se déplace, on fixe son attention sur un endroit particulier, ou sur un détail de cet endroit, ou sur un fragment de ce détail, ou sur la texture de ce fragment. »
L'opéra Gawain (1991), Antiphonies for Piano and Orchestra (1993), Panic, pour saxophone, batterie et orchestre (1995), Pulse Shadows, Nine Settings of Celan avec neuf interludes pour quatuor à cordes (1996), The Last Supper, « tableaux dramatiques » pour 14 solistes, chœur de femmes et orchestre de chambre (2000), The Io Passion, opéra de chambre (2004), The Minotaur, opéra en 13 scènes (2008), The Corridor, scène pour soprano, ténor et ensemble (2009), Semper Dowland, semper dolens, théâtre musical pour ténor et ensemble (2009), Concerto pour violon (2011) confirment les caractéristiques du langage de ce créateur[...]
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Écrit par
- Alain FÉRON : compositeur, critique, musicologue, producteur de radio
Classification
Autres références
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ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Musique
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Jacques MICHON
- 6 877 mots
- 8 médias
Musicien de l'avant-garde, Birtwistle évite à tout prix toute forme traditionnelle, préférant des structures libres ou du type couplet-refrain (Verses for Ensembles), cherchant son inspiration dans les mythes de la naissance, de la mort et de la régénération (Nenia : the Death of Orpheus, The... -
DAVIES PETER MAXWELL (1934-2016)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 803 mots
Le compositeur britannique Peter Maxwell Davies, né le 8 septembre 1934 à Salford (Greater Manchester, Angleterre), entame des études au Royal Manchester College of Music (1953-1956) et à l'université de Manchester (1953-1957), puis les poursuit en Italie (1957-1958) auprès de Goffredo...