HARUNOBU SUZUKI (1725 env.-1770)
Le mystère Harunobu
Les origines, la personnalité et la formation artistique de Suzuki Harunobu sont autant de points d'interrogation. Le seul fait précis est la date de sa mort, en juin 1770 ; l'artiste avait quarante-cinq ans selon l'avis de la majorité des historiens.
Beaucoup prétendent qu'il fut l'élève de Nishimura Shigenaga (1697-1756). Mais dans la préface que Harunobu écrivit au livreSouvenir d'Edo, dessiné par Shigenaga en 1753, il parle d'« un certain Shigenaga », termes bien impersonnels qui n'évoquent guère des liens d'élève à maître.
En 1754, Harunobu est suffisamment connu dans les milieux artistiques d'Edo pour s'installer à son propre compte. Durant cette période qui couvre une dizaine d'années, son œuvre se résume en une quarantaine d'estampes et quelques illustrations de livres, qui traduisent les différents courants artistiques de l'estampe de la première moitié du xviiie siècle. Dans ses portraits d'acteurs, il imite fidèlement le style de Torii Kiyomitsu (1735-1785), ce qui a fait dire qu'il en avait été l'élève. En revanche, ses portraits de jolies femmes subissent l'influence d'Ishikawa Toyonobu (1711-1785). On trouve encore une parenté de style avec Nishikawa Sukenobu (1671-1751), qui permet de penser que Harunobu étudia l'œuvre du grand maître de l'illustration du livre.
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Écrit par
- Chantal KOZYREFF : conservatrice des collections Japon, Chine et Corée aux Musées royaux d'art et d'histoire, Bruxelles, gestionnaire des musées d'Extrême-Orient
Classification
Média
Autres références
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JAPON (Arts et culture) - Les arts
- Écrit par François BERTHIER , François CHASLIN , Encyclopædia Universalis , Nicolas FIÉVÉ , Anne GOSSOT , Chantal KOZYREFF , Hervé LE GOFF , Françoise LEVAILLANT , Daisy LION-GOLDSCHMIDT , Shiori NAKAMA et Madeleine PAUL-DAVID
- 56 170 mots
- 35 médias
...Kaigetsudō Ando (actif de 1700 à 1714) et ses élèves. Puis les formes s'amenuisèrent très lentement pour aboutir dans les années 1760 chez Suzuki Harunobu (1725-1770) à une image de fragilité extrême. Mais le réalisme reprit très vite ses droits et trouva son classicisme dans les années 1780...