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HASEGAWA ITSUKO (1941- )

Hasegawa Itsuko est l'une des rares femmes qui ait su s'imposer dans le milieu essentiellement masculin de l'architecture japonaise d'avant-garde. Elle appartient à la deuxième génération d'architectes contemporains japonais et connaît ses premiers succès, comme l'architecte Ito Toyo, dans le courant des années 1980.

Hasegawa Itsuko naît en 1941 à Shizuoka, au bord de l'océan Pacifique, au pied du mont Fuji. Elle obtient son diplôme d'architecture à l'université de Kanto Gakuin en 1964. Elle travaille ensuite jusqu'en 1969 auprès de Kikutake Kiyonori au sein du département d'architecture de l'institut de technologie de Tōkyō, où elle termine son cursus de recherche en 1971.

De 1971 à 1978, elle travaille au côté de l'un des maîtres de l'architecture japonaise, Shinohara Kazuo, qu'elle admire profondément et qui l'incite à préserver l'identité japonaise, alors en perte de vitesse tant en ville qu'à la campagne. Sous son influence, elle apprend à apprécier les matériaux métalliques.

En 1979, elle ouvre sa propre agence : Itsuko Hasegawa Atelier. Dans ses œuvres, la nature est une référence omniprésente (comme on le voit avec le centre d'arts du spectacle de Suzu, 2006, où l'on rencontre peu d'angles droits), souvent alliée à une réflexion proche des théories dites holistiques, qui envisagent chaque phénomène comme un tout. Pour certains, le « style Hasegawa » se remarque surtout par des façades voyantes, aisément reconnaissables dans le paysage et qui semblent vouloir arracher des émotions aux individus (le centre culturel de Shonandai, 1990, évoque un univers de parc d'attractions). Lorsque Hasegawa réalise un bâtiment public, elle cherche à recentrer celui-ci autour de l'usager. Il s'agit de rendre plus flexible le périmètre délimité par le programme officiel qui, lui, reste souvent abstrait. Elle refuse toute idée d'une création qui serait exclusivement narcissique et coupée de la réalité. Aussi, avant chaque projet, Hasegawa Itsuko cherche à cerner de la façon la plus exhaustive possible les besoins et les désirs de ses clients et des usagers, qu'il s'agisse d'un bâtiment public ou d'une résidence privée.

Le projet d'agrandissement de l'hôpital psychiatrique Shiranui et la création d'un centre de soin du stress à Ohmuta (livré en 1989) traduisent bien la démarche réflexive de l'architecte. Elle s'interroge sur la société d'hyper-consommation qui produit un nombre croissant d'individus stressés et passe près de trois ans à étudier la relation entre les médecins et leurs patients. Le bâtiment prend place au bord de la mer et chaque chambre lui fait face : la vision de la mer avec ses rythmes propres devient partie intégrante du traitement. Commandé par un groupe d’agriculteurs, le musée du Fruit à Yamanashi (1995) relève de la même démarche. Les trois dômes de verre des bâtiments principaux figurent différents stades de croissance de la graine. La structure du centre des Arts du spectacle de Niigata (1998) correspond étroitement aux besoins qu'induit sa fonction, tandis que les courbes évoquent la fluidité de la musique et de la danse. Dans sa ville natale, elle élargit et réaménage le collège et le lycée Taisei (2004 et 2013), créant de vastes salles lumineuses dans un bâtiment massif de six étages, couronné d’un jardin sur le toit.

Hasegawa Itsuko est maître de conférences à l'université de Waseda de 1988 à 1990 et à l'institut de technologie de Tōkyō de 1989 à 1992. Elle enseigne en qualité de professeur invité de 1992 à 1993 au département design de l'université Harvard, de 1999 à 2001 à l'université de Hosei et depuis 2001 à l'université de Kanto Gakuin. En 1986, elle a remporté le prix d'architecture de l'institut du design du Japon et,[...]

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Écrit par

  • : étudiante-chercheuse à l'université de Provence

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  • JAPON (Arts et culture) - Les arts

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    ...de la transparence et de la lumière naturelle. Dans un style analogue, manifestant elle aussi cette aspiration aujourd'hui assez répandue à l'immatérialité,Itsuko Hasegawa (née en 1941) utilise en thèmes vaporeux le métal déployé, construit des auvents qui voudraient flotter comme des nuages.