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HAVELANGE JEAN-MARIE FAUSTIN GODEFROID DE HAVELANGE JOÃO dit (1916-2016)

Président de la Fédération internationale de football association (FIFA) de 1974 à 1998, membre du Comité international olympique (CIO) de 1963 à 2011, le Brésilien Jean-Marie Faustin Godefroid de Havelange, dit João Havelange, fut l’un des dirigeants les plus influents du sport mondial. Il a contribué à l’essor du football, tant sur le plan économique, en faisant de ce sport une véritable industrie, que sur le plan géopolitique, en ouvrant les portes de la FIFA et de la Coupe du monde aux fédérations africaines et asiatiques. Mais son règne fut également marqué par des accusations de despotisme, de clientélisme et de corruption, qui ont sérieusement entaché son bilan. Sa proximité avec la dictature militaire qui dirigea le Brésil entre 1964 et 1985, et des liens troubles avec des membres de la mafia brésilienne lui ont valu également de vives critiques.

Né le 8 mai 1916 à Rio de Janeiro, João Havelange est le fils d’immigrés belges exilés au Brésil pour fuir la Première Guerre mondiale. Sportif accompli, il représente le Brésil aux jeux Olympiques de Berlin en 1936 dans des épreuves de natation, puis participe en 1952 aux jeux Olympiques d’Helsinki en tant que joueur de l’équipe brésilienne de water-polo. Il est également le chef de la délégation brésilienne lors des jeux Olympiques de Melbourne en 1956.

Mais c’est en tant que dirigeant sportif que João Havelange va se faire connaître du monde entier. Il devient président de la Confédération brésilienne des sports en 1958, poste qu’il occupera jusqu’en 1973. C’est sous son mandat que le Brésil de Pelé remporte trois Coupes du monde de football (1958, 1962, 1970). Membre du Comité international olympique à partir de 1963, João Havelange est élu président de la FIFA le 11 juin 1974. Bénéficiant du soutien des pays sud-américains, africains et asiatiques, ainsi que de celui du dirigeant d’Adidas, l’Allemand Horst Dassler (dont l’entreprise deviendra un partenaire privilégié de la FIFA), il succède à l’Anglais Stanley Rouss et devient le premier non-Européen à diriger la FIFA. Il sera réélu à cinq reprises – à chaque fois sans opposant – à la tête de l’organisation qui gère et administre le football mondial. Sous son « règne », le football connaît une expansion sans précédent et la Coupe du monde prend une dimension planétaire.

Soutenu dès 1975 par le Suisse Joseph Blatter, qui lui succédera en 1998, João Havelange promeut l’ouverture en faveur des fédérations pauvres et favorise l’extension de la compétition à de nombreux pays avec pour objectif de faire du football un langage universel. Il est à l’origine de la réforme qui fait passer à trente-deux le nombre de pays participants à la Coupe du monde à partir de 1998. Il crée également de nouvelles compétitions : la Coupe du monde féminine, les Coupes du monde des moins de vingt ans et des moins de dix-sept ans, ainsi que la Coupe des confédérations. Cette multiplication des compétitions – et donc des matchs – ainsi que les nombreux contrats signés avec des multinationales permettent à la FIFA d’engranger des revenus colossaux.

C’est justement l'avidité de João Havelange qui va sérieusement ternir son bilan. Accusé d’avoir touché d’importantes sommes d’argent dans un scandale de corruption qui implique l’agence chargée de la commercialisation des droits de retransmission télévisée de la Coupe du monde, João Havelange démissionne du CIO en 2011, puis du poste de président d’honneur de la FIFA en 2013.

João Havelange meurt dans sa ville natale Rio de Janeiro le 16 août 2016, à l’âge de cent ans, pendant les jeux Olympiques qui se déroulent dans la cité carioca comme il l’avait souhaité. Le stade olympique de Rio porte d’ailleurs son nom.

— Félicien BONCENNE

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