- 1. Un grand archipel volcanique
- 2. Un climat tropical original
- 3. Un archipel polynésien tardivement découvert
- 4. Les grandes transformations de l'archipel au XIXe siècle
- 5. Les Hawaii, territoire des États-Unis
- 6. La Seconde Guerre mondiale et l'accession au rang d'État
- 7. Les transformations récentes de l'économie hawaiienne
- 8. Tourisme, bases militaires et transferts financiers : les fondements de la prospérité économique
- 9. Honolulu
- 10. Une société pluriethnique
- 11. Bibliographie
HAWAII
Un climat tropical original
De par leur position au sud du tropique, les Hawaii ont un climat chaud, mais la chaleur est atténuée et uniformisée tout au long de l'année par l'influence océanique. À Honolulu par exemple, la moyenne du mois le plus chaud ne dépasse pas 26,2 0C et celle du mois le moins chaud 22,3 0C. Mais c'est surtout la répartition et le régime des pluies qui sont originaux. En premier lieu, la barrière des montagnes volcaniques faisant face à l'alizé soufflant de l'est-nord-est donne naissance à une opposition entre versant au vent (windward) et versant sous le vent (leeward), qui prend ici une très grande ampleur. Dans l'île de Kauai par exemple, alors qu'il tombe plusieurs mètres de précipitations dans les districts du nord-est de l'île, et jusqu'à 15 mètres et plus (record du monde !) au sommet du mont Waialeale (1 569 m), dans la plaine sous le vent, à quelques dizaines de kilomètres seulement des points les plus arrosés, on descend à moins de 500 millimètres de pluie. On retrouverait des oppositions de même nature aussi bien à Oahu qu'à Maui, tandis que, dans l'île d'Hawaii, la situation est un peu plus complexe du fait de la présence des « géants » Mauna Loa et Mauna Kea. En second lieu, le régime des pluies est aux Hawaii, notamment sur les côtes sous le vent les moins arrosées, inverse du régime tropical classique : c'est l'été qui constitue la saison sèche, totalement sèche souvent, soit un régime proche de celui des Canaries ou rappelant celui du monde méditerranéen.
Au total, le climat des Hawaii est certainement l'un de ceux qui offrent les conditions les plus agréables à l'homme et, dans le monde tropical, celui peut-être qui garantit aux touristes les meilleures chances d'un séjour plaisant quelle que soit la saison. Certes, la nature aux Hawaii n'est pas totalement exempte de brutalité. Si les éruptions volcaniques fréquentes sont plus un somptueux spectacle qu'un danger réel, sauf parfois pour les cultures, l'onde de choc née des grands tremblements de terre de la périphérie du bassin pacifique peut engendrer sur les rivages hawaiiens, à plusieurs milliers de kilomètres de distance, des séries de vagues catastrophiques et meurtrières (tsunamis) contre lesquelles a été mis en place, d'ailleurs, un efficace système d'alerte à l'échelle de tout l'océan. En général, les Hawaii ne sont pas affectées par les cyclones tropicaux, mais elles peuvent épisodiquement être frappées par des tornades d'origine tempérée ou tropicale (cyclones Iwa en nov. 1982 et Iniki en déc. 1992, qui ont causé tous deux de grands dégâts dans l'île de Kauai). Toutefois, ce ne sont là que des phénomènes assez rares associés à des phases d'activité d'El Niño et, si l'on ajoute au bilan positif pour l'homme l'absence dans l'archipel de toutes les plus grandes maladies endémiques du monde tropical, les Hawaii sont certainement l'un des milieux naturels répondant le mieux au stéréotype du paradis insulaire.
C'est aussi l'isolement des Hawaii dans le Pacifique nord qui a donné à la végétation et à la faune naturelles de l'archipel leurs caractères originaux. Avant l'arrivée des Européens, 96 p. 100 des espèces de plantes à fleurs, 98 p. 100 des insectes étaient endémiques, c'est-à-dire n'existaient qu'aux Hawaii, résultat d'une longue évolution sur place d'espèces apportées par le hasard des vents et des courants marins ou par l'intermédiaire des oiseaux, par exemple. Certes, flore et faune originelles ont été submergées par les plantes et les animaux introduits, volontairement ou non, depuis le début des contacts avec le monde extérieur. Nombre d'espèces ont disparu ; il en reste cependant assez pour faire des[...]
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Écrit par
- Christian HUETZ DE LEMPS : professeur, directeur de l'UFR de géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
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Médias
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