- 1. Un grand archipel volcanique
- 2. Un climat tropical original
- 3. Un archipel polynésien tardivement découvert
- 4. Les grandes transformations de l'archipel au XIXe siècle
- 5. Les Hawaii, territoire des États-Unis
- 6. La Seconde Guerre mondiale et l'accession au rang d'État
- 7. Les transformations récentes de l'économie hawaiienne
- 8. Tourisme, bases militaires et transferts financiers : les fondements de la prospérité économique
- 9. Honolulu
- 10. Une société pluriethnique
- 11. Bibliographie
HAWAII
Les grandes transformations de l'archipel au XIXe siècle
Entre 1830 et 1870, c'est le rôle de point d'escale et d'hivernage pour les flottes baleinières du monde entier – mais surtout de Nouvelle-Angleterre – qui donna un premier essor économique à l'archipel. Le pas décisif fut franchi cependant en 1876 avec la signature du traité de réciprocité entre les États-Unis et le royaume d'Hawaii, qui ouvrit le marché américain, notamment la Californie, aux productions hawaiiennes, en particulier au sucre. On assista alors en quelques années à la prolifération des plantations de canne, grâce notamment au développement à partir des années 1880 des grands systèmes d'irrigation permettant de mettre en valeur les plaines et les bas plateaux sous le vent, secs mais ensoleillés. Le traité de réciprocité eut cependant une importance dépassant largement le cadre économique : d'abord il accentuait fortement la vocation américaine de l'archipel qui n'avait cessé de s'affirmer depuis l'annexion de la Californie par les États-Unis et la ruée vers l'or. Ensuite, les besoins en main-d'œuvre des plantations rendirent plus évident encore un phénomène essentiel au xixe siècle aux Hawaii, l'effondrement démographique de la population indigène. Il n'y avait déjà plus que 71 000 Hawaiiens en 1853, mais, en 1900, on était tombé à 39 656, en y incluant quelque 9 850 métis ! Tout développement économique reposait donc sur l'importation d'une main-d'œuvre extérieure à l'archipel. Mais, aux Hawaii, il y eut en concurrence plusieurs conceptions de l'immigration, celle des planteurs voulant des coolies asiatiques dociles et bon marché, celle de la monarchie voulant en profiter pour revitaliser la race indigène déclinante, celle des tenants de l'américanisation de l'archipel pour qui il fallait des gens assimilables dans le creuset des États-Unis, de préférence des Blancs. Au total, de 1853 à 1933, arrivèrent ainsi par vagues successives 46 000 Chinois (avant 1898), 180 000 Japonais (jusqu'en 1907 pour les hommes et 1924 pour les femmes), 115 000 Philippins (à partir de 1907), 7 900 Coréens, 17 500 Portugais des îles de l'Atlantique surpeuplées, 8 000 Espagnols, 5 900 Portoricains, 2 450 Océaniens, 2 450 Russes, 1 300 Allemands, 615 Norvégiens... Si certains sont rentrés chez eux à l'expiration de leur contrat, si d'autres sont partis vers le continent américain (colonie japonaise de Californie), bon nombre sont restés et ont fait souche dans l'archipel, d'où l'extraordinaire complexité de la population actuelle.
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Écrit par
- Christian HUETZ DE LEMPS : professeur, directeur de l'UFR de géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
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Médias
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