- 1. Un grand archipel volcanique
- 2. Un climat tropical original
- 3. Un archipel polynésien tardivement découvert
- 4. Les grandes transformations de l'archipel au XIXe siècle
- 5. Les Hawaii, territoire des États-Unis
- 6. La Seconde Guerre mondiale et l'accession au rang d'État
- 7. Les transformations récentes de l'économie hawaiienne
- 8. Tourisme, bases militaires et transferts financiers : les fondements de la prospérité économique
- 9. Honolulu
- 10. Une société pluriethnique
- 11. Bibliographie
HAWAII
Les transformations récentes de l'économie hawaiienne
Les Hawaii, seul État non continental des États-Unis, ne sont ni le plus petit (47e rang) ni le moins peuplé (39e rang), mais leur originalité vient de leur niveau de vie élevé, puisqu'en 2005, avec un revenu par habitant de 30 040 dollars, l'archipel arrivait au 20e rang des États américains. Cette prospérité, évidente pour le visiteur, même si pour le coût de la vie Honolulu arrive en tête des grandes métropoles américaines, est directement liée à une profonde transformation de l'économie de l'archipel, passée de la primauté des plantations à une domination écrasante des services. En 2004, l'emploi dans le secteur primaire (pêche, agriculture, y compris conserveries d'ananas et sucreries) n'excédait pas 12 000 personnes, soit 2 p. 100 du total, dans le secteur secondaire (y compris la construction) 60 000 (10 p. 100) et dans le tertiaire 528 000 (90 p. 100).
Ce dernier chiffre traduit bien la tertiarisation de l'économie hawaiienne et l'évolution des grands secteurs d'activité depuis la Seconde Guerre mondiale.
Dans le secteur agricole, le fait majeur des dernières décennies, c’est l’effondrement des plantations. Malgré la remarquable productivité atteinte grâce notamment à une mécanisation très poussée, les coûts de la main-d’œuvre se sont révélés prohibitifs face à la concurrence internationale dans le contexte de la libéralisation mondiale des échanges. Pour la canne à sucre, on est tombé de 88 110 hectares produisant 1 059 735 tonnes de sucre brut en 1980 encore, à seulement 21 366 hectares (8 053 hectares récoltés, la canne poussant en deux ans aux Hawaii) et 261 000 tonnes de sucre en 2003. Seules subsistent la grosse plantation appartenant à Alexander & Baldwin, l’un des anciens Big Five, dans le centre de Maui, et à Kauai, la petite unité de la vieille dynastie familiale des Robinson. Pour l’ananas, dont, on l’a vu, le recul a été plus précoce, on est passé de 31 040 hectares en 1957 à 6 475 hectares en 2003, et le déclin se poursuit. Ces reculs massifs ne sont que partiellement compensés par l’essor d’autres cultures commerciales (ananas pour la vente de fruits frais, noix de macadamia, papayes, fleurs et plantes ornementales pour le continent) et par la modernisation d’activités anciennes (café, fruits et légumes pour le marché local, élevage bovin). En fait aujourd’hui, la principale ressource « agricole » de l’archipel pourrait bien être la culture clandestine du cannabis, pour laquelle les Hawaii arriveraient au second rang des États américains !
Au total, les activités agricoles légales ne représentent aujourd’hui, en y incluant la valorisation industrielle des sucreries et conserveries d’ananas, que 1 p. 100 du P.N.B. de l’État, bien loin des 9,3 p. 100 de 1959, et même des 4,8 p. 100 de 1986. C’est bien peu par rapport aux bases militaires et plus encore au tourisme (cf. tableau).
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Écrit par
- Christian HUETZ DE LEMPS : professeur, directeur de l'UFR de géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
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