HAYABUSA, mission
Il a fallu attendre la sonde spatiale Galileo, en 1991, pour obtenir des images précises d'un astéroïde, en l'occurrence Gaspra. En 2010, neuf astéroïdes avaient été « visités » par des sondes spécifiques ; le 12 février 2001, la sonde de la N.A.S.A. N.E.A.R.-Shoemaker (Near Earth Asteroid Rendezvous-Shoemaker) réalisait une première spatiale en parvenant à se poser sur l'astéroïde Éros, un petit corps céleste dont la gravité atteint à peine un millième de la gravité terrestre. Les informations recueillies ont permis aux scientifiques d'avoir une idée plus précise sur la formation et l'évolution du système solaire. Il restait à ramener sur Terre des échantillons du matériau constitutif d'un astéroïde.
Le 9 mai 2003, grâce à un lanceur M-V-5 décollant du centre spatial de Kagoshima, l'agence spatiale japonaise (Japan Aerospace Exploration Agency, Jaxa) lançait à cet effet la sonde Hayabusa (« faucon », en japonais ; initialement nommée Muses-C : Mu Space Engineering Satellite) vers l'astéroïde Itokawa (du nom du pionnier de l'espace japonais Hideo Itokawa), gravitant sur une orbite excentrique (aphélie : 1,695 u.a. ; périhélie : 0,953 u.a.). Après un périple de 2 milliards de kilomètres, la sonde atteignait son objectif – alors situé à 300 millions de kilomètres de la Terre – le 12 septembre 2005, révélant un tout petit corps en forme de cacahuète, de 535 mètres de longueur et de 294 et 209 mètres pour ses autres dimensions. Hayabusa se plaçait en orbite autour d'Itokawa, d'abord à une vingtaine de kilomètres de l'astéroïde, puis à 7 kilomètres. Jusqu'en 2007, la sonde transmettra à la Terre plus de 1 500 images d'Itokawa, qui présente une surface dénuée de cratère mais recouverte en grande partie de « cailloux », et dont la forme suggère qu'il résulte de l'agglomération de deux fragments. Après quelques péripéties, la sonde se posait à deux reprises sur l'astéroïde – ce qui n'était pas prévu dans la définition de la mission –, le 20 et le 26 novembre 2005, et recueillait très probablement de la poussière, car la trappe du collecteur des débris qui auraient dû être éjectés lors de l'impact avorté d'un petit boulet métallique était restée ouverte. Le 25 avril 2007, la sonde prenait le chemin du retour, atteignait les parages de la Terre en juin 2010, et, le 13 juin, larguait la capsule contenant les éventuels échantillons, avant de se consumer dans l'atmosphère de notre planète. La capsule, protégée par un bouclier thermique, se posait sous parachute dans la région de Woomera, en Australie-Méridionale. Elle était récupérée le 14 juin et acheminée vers un laboratoire de la Jaxa, où va être menée l'analyse des éventuels échantillons, dont les scientifiques espèrent tirer des indices sur les mécanismes d'évolution du système solaire, en établissant notamment des correspondances entre les matériaux constituant les météorites – qui sont altérés lors de l'entrée dans l'atmosphère – et les astéroïdes.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean Claude FALQUE : auteur
Classification