HEBEI [HO-PEI]
Le Hebei est la plus septentrionale des provinces de la Chine du Nord ; elle couvre 211 800 kilomètres carrés et comptait 69millions d' habitants en 2006. La moitié orientale de la province est constituée par l'extension, à une altitude moyenne de 50 mètres, de la Grande Plaine de Chine du Nord, qui s'ouvre ici sur le golfe de Bohai et qui est drainée par le réseau du Haihe. Un encadrement montagneux continu, du sud-ouest au nord-est, occupe l'autre moitié de la province, où l'on peut distinguer trois ensembles principaux : au nord-est, le massif de Jibei, ensemble de collines et de moyennes montagnes cristallines (1 000 à 1 500 m d'altitude) qui marquent une nette limite entre la Chine du Nord et la Chine du Nord-Est et dont les crêtes portent le tronçon oriental de la Grande Muraille ; au nord-ouest, les massifs de Changbei (1 200 à 1 500 m d'altitude moyenne) constituent le rebord du plateau mongol, ensemble très complexe et très accidenté de blocs cristallins dénivelés par le jeu de toute une série de failles d'orientation « sinienne » (nord-est - sud-ouest) ; à l'ouest se dresse, à une altitude moyenne de 1 000 mètres (culminant à 2 000 m), la chaîne des Taihangshan, qui s'allonge sur plus de 500 kilomètres du nord au sud et constitue le rebord des plateaux du Shānxi, immense escarpement calcaire dominant la plaine du Hebei, mais dont le franchissement est facilité par l'existence d'une série de vallées transversales.
Les conditions climatiques du Hebei sont celles qui caractérisent la Chine du Nord dans son ensemble : à des hivers encore rigoureux (moyennes de janvier : — 4 0C au sud et — 10 0C au nord) succèdent des étés très chauds (moyenne de juillet : 25 0C) dans l'ensemble de la province, au cours desquels tombent sous la forme d'averses violentes de 70 à 75 p. 100 du total annuel des précipitations (500 à 600 mm), tandis que l'hiver et le printemps connaissent une sécheresse accusée. Cette concentration considérable des précipitations, la destruction millénaire de la couverture forestière des massifs montagneux du pourtour s'y traduisent par une érosion intense qui apporte en été une charge énorme au réseau du Haihe, dont les crues brutales provoquaient périodiquement de graves inondations dans les plaines orientales, tandis qu'à l'inverse les sécheresses du printemps rendaient très aléatoire la culture, notamment celle du blé. Ainsi de gigantesques travaux ont-ils été entrepris depuis 1949 pour la maîtrise des eaux dans cette province Ces travaux ont permis de récupérer et de mettre en culture la majorité des terres salines et alcalines du littoral.
Aussi l'économie agricole du Hebei a-t-elle connu une évolution remarquable : la riziculture, qui ne franchissait guère jusque-là la vallée de la Huai, conquiert les nouvelles terres littorales, où le coton est également une culture pionnière, mais dont les grandes régions sont surtout les vallées du Daqinghe, du Ziyahe et du Weihe, qui font du Hebei un important producteur du coton chinois (522 000 tonnes en 2003). L'agriculture céréalière traditionnelle ne permettait guère de réaliser que trois récoltes tous les deux ans (blé, maïs, kaoliang). Le développement de l'irrigation rend désormais possible l'extension de la double récolte annuelle (blé d'hiver, maïs en été). Arachides et patates douces au sud et soja plus au nord sont les autres grandes cultures alimentaires des plaines du Hebei. Les cultures arbustives constituent l'activité agricole la plus remarquable des districts montagneux.
Toutefois, ce sont les ressources industrielles qui font la grande richesse du cadre montagneux du Hebei, en particulier les ressources houillères réparties en deux grands bassins principaux : le bassin de Kailuan[...]
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Écrit par
- Pierre TROLLIET : professeur des Universités, Institut national des langues et civilisations orientales
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