BERLIOZ HECTOR (1803-1869)
Un difficile prix de Rome
Le grand prix de Rome de composition musicale a été instauré en 1803, l’année même où le siège de l’Académie de France à Rome déménage du centre de la capitale italienne vers les hauteurs de la villa Médicis. Quand Berlioz arrive à l’âge où il peut y prétendre, ce prix est devenu essentiel dans la carrière d’un musicien : fondé sur une épreuve principale – la cantate, ou scène lyrique –, il doit ouvrir la voie du succès à l’opéra. Berlioz tente ce concours dès 1826, mais il est recalé à l’examen éliminatoire. La succession des quatre concours suivants montre sa volonté d’affirmer son style musical face à celui de l’Académie. En 1827, la « scène lyrique » La Mort d’Orphée n’est pas récompensée, sans doute à cause des libertés que Berlioz a prises avec le livret. Herminie lui vaut le second grand prix l’année suivante – ce qui aurait dû lui assurer, selon la tradition, le premier prix en 1829. Mais La Mort de Cléopâtre montre de nouveau la ferme volonté de s’affranchir des règles académiques : cette cantate n’est pas primée et il faut attendre l’année 1830 pour que Berlioz remporte le prix de Rome avec Sardanapale.
Avec ce sujet éminemment romantique – Eugène Delacroix a exposé au Salon LaMort de Sardanapale en 1828 –, l’Académie des beaux-arts semble avoir pris la mesure des élans révolutionnaires qui traversent la société et l’art en France en 1830. C’est l’année de la révolution de Juillet, celle d’Hernani de Victor Hugo, mais aussi de la Symphonie fantastique.
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Écrit par
- Cécile REYNAUD : directrice d'études, École pratique des hautes études
Classification
Médias
Un concert à mitraille et Berlioz, d’après J. J. Grandville
Stefano Bianchetti/ Corbis/ Getty Images
Faust cherchant à séduire Marguerite, E. Delacroix
Heritage Arts/ Heritage Images/ Getty Images
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Pascal Victor/ ArtComPress
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