BERLIOZ HECTOR (1803-1869)
La Symphonie fantastique. Épisode de la vie d’un artiste
Un concert à mitraille et Berlioz, d’après J. J. Grandville
Stefano Bianchetti/ Corbis/ Getty Images
Considérée comme révolutionnaire dès sa création le 5 décembre 1830 à la salle du Conservatoire, cette première symphonie de Berlioz montre l’ampleur des sources de son inspiration. Elle appartient à un genre – la musique à programme – auquel le romantisme donnera ses lettres de noblesse. Berlioz est l’auteur de la musique et du texte littéraire qui sert de canevas à la symphonie. Sous-titrée Épisode de la vie d’un artiste, l’œuvre se situe aussi dans le genre autobiographique pour lequel le compositeur choisit de faire référence à Chateaubriand : le jeune musicien, double du compositeur, dont le programme décrit les souffrances et les délires amoureux, est habité comme le personnage de Renépar le « vague des passions ». Romantique, cette symphonie l’est aussi par la diversité des influences qu’elle met en jeu. Le Berlioz qui l’écrit n’est plus seulement le jeune admirateur des opéras de Gluck. À Paris, il a pu faire connaissance avec le monde fantastique de Weber, notamment dans le Freischütz qu’il entend en 1824. La genèse de la Symphonie fantastique est aussi bercée par la découverte de Shakespeare, révélé à Berlioz, comme à une grande partie de la génération romantique, par les représentations données au théâtre de l’Odéon en 1827. Berlioz a pu y voir jouer la troupe du Théâtre anglais et notamment Harriet Smithson, qui incarne Ophélie ou Juliette lors de cette tournée parisienne. Cette grande actrice irlandaise, qui deviendra l’épouse de Berlioz en 1833, hante la Symphonie fantastique : le thème musical de l’« idée fixe » marque ses apparitions au cours de l’œuvre. Les hallucinations qui hantent le musicien de la Symphonie fantastique, l’évocation du Sabbat ou le rêve de sa propre mise à mort témoignent de ces influences, qui se traduisent aussi par des innovations musicales expressives dans l’instrumentation et l’orchestration, notamment avec l’utilisation de cloches et de cordes frappées par le bois de l’archet.
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Écrit par
- Cécile REYNAUD : directrice d'études, École pratique des hautes études
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Médias
Un concert à mitraille et Berlioz, d’après J. J. Grandville
Stefano Bianchetti/ Corbis/ Getty Images
Faust cherchant à séduire Marguerite, E. Delacroix
Heritage Arts/ Heritage Images/ Getty Images
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