HEIDELBERG
Fondée au Moyen Âge, Heidelberg est une ville moyenne de près de 160 000 habitants (2018) située dans le Land de Bade-Wurtemberg, au sud-ouest de l’Allemagne. Elle est située sur le Neckar, à l’endroit où la rivière quitte le versant occidental du massif de l’Odenwald pour s’écouler à l’ouest vers la vallée du Rhin. Heidelberg se distingue par son climat relativement doux toute l’année.
Si des traces de peuplement remontant aux époques celte et romaine ont été retrouvées à l’emplacement de la ville actuelle, la première mention écrite attestant de son existence remonte à 1196. Aux xiiie et xive siècles, Heidelberg connaît une croissance aussi bien démographique qu’économique. Elle est la capitale de la branche palatine de la maison de Wittelsbach, qui a obtenu le titre de prince-électeur (Kurfürst) par la Bulle d’or de 1356. La fondation de l’université en 1386, l’extension urbaine et les agrandissements successifs de la forteresse médiévale ont conforté la position de la ville comme centre régional. À l’époque moderne, Heidelberg, ouverte aux idées nouvelles issues de l’humanisme et de la Réforme protestante, devient un lieu de refuge pour de nombreux lettrés et commerçants. La construction de multiples bâtiments dans le style de la Renaissance témoigne de cette période de prospérité. La guerre de Trente Ans (1618-1648) et la guerre de Succession palatine (1688-1697) y mettent cependant fin. Ainsi Heidelberg est-elle prise et presque entièrement détruite par les troupes de Louis XIV à deux reprises, en 1689 et 1693. Bien que la ville ait été ensuite reconstruite, elle n’a jamais pu recouvrer son importance passée, notamment parce que le prince-électeur décida de déplacer sa capitale d’abord dans la ville voisine de Mannheim en 1720, puis à Munich quelques décennies plus tard, lors de la réunion des deux branches de la dynastie.
L’intégration dans le grand-duché de Bade en 1803 ouvre cependant une nouvelle phase de croissance pour Heidelberg. Grâce au soutien financier de l’État, l’université peut de nouveau se développer, contribuant à faire de la ville un centre culturel du romantisme allemand et une destination touristique. Son raccordement au réseau de chemin de fer en 1840 accompagne ce processus. Il favorise le développement et la modernisation de la ville bien que l’industrialisation y ait été moins importante que dans d’autres régions. La croissance démographique se poursuit à la fin du xixe et au xxe siècle, notamment grâce à la planification d’un nouveau quartier (Weststadt) ainsi qu’à l’intégration et au réaménagement des villages environnants (Neuenheim, Handschuhsheim). Elle se traduit également par l’extension d’Heidelberg vers les plaines de l’ouest (Bergheim, Kirchheim, Pfaffengrund, Wieblingen).
N’étant ni une ville industrielle ni de première importance sur le plan militaire, Heidelberg n’a que peu souffert des destructions liées à la Seconde Guerre mondiale. De nombreux citoyens juifs sont cependant déportés ou expulsés, et leurs commerces et leurs habitations ainsi que la synagogue sont dévastés. Après la guerre, Heidelberg fait partie de la zone d’occupation administrée par les États-Unis, accueillant l’un des postes de commandement militaire et, à partir de 1952, celui des forces terrestres de l’OTAN. À cette époque, la construction des deux quartiers de Boxberg et d’Emmertsgrund au sud de la ville et du campus universitaire (Im Neuenheimer Feld) à l’ouest constitue une nouvelle étape dans l’extension urbaine.
La ville connaît aujourd’hui encore une croissance tant démographique qu’économique, qui repose sur l’enseignement supérieur et la recherche, les services à forte intensité de connaissances, la santé et le tourisme. Selon les principes du développement urbain durable et dans le but d’atténuer la pression foncière, des projets de conversion[...]
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Écrit par
- Tim FREYTAG : docteur en géographie, professeur de géographie humaine à l'université de Freiburg (Allemagne)
Classification
Médias
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