DORION HÉLÈNE (1958- )

Une écrivaine au confluent de tous les arts

Hélène Dorion s’épanouit totalement dans une écriture déterritorialisée, sans recours aux québécismes, même si l’auteure reste liée au territoire de ses origines. Si son « humus » demeure l’inspiration poétique, l’écrivaine ne néglige aucun genre, aucune forme : elle publie son premier roman, Jours de sable (2002), qui recevra le prix Anne-Hébert en 2024. L’écriture lui apparaissant comme une relation singulière au monde et à la nature, en constant renouvellement, pour Hélène Dorion chaque nouvelle entreprise corresponde à une expérience sensiblement différente de celle qui l’a précédée. Aussi accompagne-t-elle un récit, Le Temps du paysage (2016), de ses propres photographies.

La musique fascine aussi l’écrivaine, qui répond favorablement à l’invitation de l’orchestre des Violons du Roy avec lequel elle conçoit un concert littéraire où ses lectures à voix haute croisent le mouvement d’un quatuor à cordes. L’expérience d’Au creux du temps (2015) est d’ailleurs tellement enrichissante qu’elle connaît une suite en compagnie du même orchestre, cette fois à partir du recueil Comme résonne la vie (2018). Plus ambitieuse encore, la création au Québec, avec l’écrivaine Marie-Claire Blais (1939-2021), d’un livret d’opéra, Yourcenar – Une île de passions (opéra présenté en 2022 à l’Opéra de Montréal et à celui de Québec), qu’Hélène Dorion achèvera seule après la disparition de sa consœur.

Traduite dans le monde entier, l’œuvre d’Hélène Dorion s’est vue récompensée par plusieurs grands prix littéraires, dont le prix Athanase-David, la plus haute distinction littéraire attribuée par le gouvernement du Québec, en 2019, pour l’ensemble de ses créations. En France, son recueil Mes Forêts (2021) a été inscrit au programme du baccalauréat de français, à compter de la session 2023-2024. C’est une nouvelle consécration pour la poétesse québécoise, dont l’âme créatrice n’a cessé de se régénérer au contact de ses forêts.