ROSVAENGE HELGE (1897-1972)
Hormis Tristan, Siegmund et Siegfried, le Danois Helge Rosvaenge a presque tout chanté. Ténor universel, il possédait un répertoire allant de Mozart à Verdi, de l'opéra-comique à l'opérette viennoise, sans oublier Glinka, Puccini ou Richard Strauss. Dans son Danemark natal – il naît à Copenhague, le 29 août 1897 –, il avait été ingénieur. Mais des études de chant lui révélèrent sa vocation et il débuta sur diverses scènes. Dès 1930, il était la vedette de l'Opéra d'État de Berlin, avant d'être, durant vingt ans, celle de Vienne. Il devint l'hôte régulier du festival de Salzbourg, où il s'illustra en Tamino (La Flûte enchantée de Mozart) comme en Florestan (Fidelio de Beethoven), et de Bayreuth, où il incarna un Parsifal légendaire. Sa carrière fut d'une longévité étonnante : à soixante-trois ans, il faisait ses débuts à New York et y obtenait un triomphe. Il possédait une voix d'un éclat, d'une énergie et d'une aisance exceptionnels. Son aigu magnifique lui permettait d'incarner les rôles redoutables de Calaf (Turandot de Puccini), de Bacchus (Ariane à Naxos de Richard Strauss), d'Arnold de Guillaume Tell de Rossini ou de Huon d'Oberon de Weber. Il mettait dans chacune de ses interprétations une intensité dramatique hors du commun, qui n'excluait ni la poésie ni l'effusion lyrique. Son éventail de couleurs était prodigieux et lui ouvrait aussi le monde du lied, dans lequel il laisse, notamment dans Hugo Wolf, des enregistrements historiques, à l'instar de son air du donjon dans Fidelio ou de sa Flûte avec Thomas Beecham (1937-1938).
Helge Rosvaenge meurt à Munich, le 19 juin 1972.
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Écrit par
- Philippe DULAC : agrégé de lettres modernes, ancien élève de l'École normale supérieure
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