HÉLOBIALES
Aperçu systématique
Selon la classification de T. Eckardt (1964), les Hélobiales se décomposent en quatre sous-ordres (Alismatinées, Hydrocharitinées, Scheuchzériinées, Potamogétoninées) et neuf familles.
Alismatinées
Les Alismatinées (deux familles) ont des fleurs hypogynes trimères pourvues généralement d'un calice et d'une corolle et de trois étamines et trois carpelles ou davantage. Les plantes de la famille des Alismatacées comportent des laticifères schizogènes ; les carpelles n'ont que peu d'ovules ou même qu'un seul se transformant à maturité en nucules monospermes. Cette famille compte cent dix espèces, des zones tempérées et chaudes, surtout de l'Amérique du Nord, groupées en seize genres dont les plus importants sont : Alisma (six espèces des zones tempérées et chaudes, l'espèce la plus connue étant A. plantago-aquatica, le plantain-d'eau) ; Echinodorus (vingt espèces, surtout américaines) ; Damasonium (cinq espèces, d'Europe, du bassin méditerranéen, d'Asie centrale et occidentale, d'Australie et de Californie) ; Sagittaria (vingt-cinq espèces surtout américaines, mais en Europe une espèce, S. sagittifolia, remarquable par son hétérophyllie : les feuilles complètement immergées sont rubanées, les feuilles flottantes ont un limbe ovale, celles qui se dressent au-dessus de l'eau ont un limbe sagitté).
La famille des Butomacées se distingue de celle des Alismatacées par les carpelles à nombreux ovules, et par les fruits formés de follicules à nombreuses graines. Cette famille compte quatre genres groupant treize espèces, surtout tropicales. Citons les genres Butomus (seule espèce : B. umbellatus, le jonc-fleuri, d'Europe et d'Asie tempérée) et Hydrocleis (neuf espèces, d'Amérique tropicale, dont H. nymphoides souvent cultivé en aquarium).
Hydrocharitinées
Les Hydrocharitinées (une seule famille) diffèrent des Alismatinées par leurs fleurs épigynes. Les Hydrocharitacées ont des fleurs souvent unisexuées et dioïques, solitaires ou en cymes, à l'aisselle d'une ou de deux bractées. L'ovaire infère est syncarpe, mais cette syncarpie ne serait qu'apparente ; les carpelles se souderaient, non pas entre eux mais isolément, à un prolongement du réceptacle. Le fruit plus ou moins charnu mûrit sous l'eau. Cette famille compte seize genres et cent espèces, toutes aquatiques, d'eau douce ou salée, principalement des zones chaudes, avec quelques représentants dans les pays tempérés : les espèces marines sont surtout concentrées sur les côtes des océans Indien et Pacifique et aux Antilles. Les genres principaux sont Ottelia (quarante espèces, surtout des Tropiques de l'Ancien Monde), Stratiotes (une espèce, S. aloides, d'Europe et d'Asie), Hydrocharis (six espèces, d'Europe, d'Asie, d'Afrique et d'Australie tempérée, dont H. morsus-ranae, d'Europe et d'Asie), Vallisneria (huit espèces tropicales et subtropicales), Elodea (quinze espèces, des deux Amériques : E. canadensis s'est répandu en Europe depuis 1836 et n'y est représenté que par des plantes femelles, toutes issues par fragmentation de la première plante introduite), Halophila (dix espèces, de l'océan Indien, de l'océan Pacifique et de la mer des Antilles, à grains de pollen groupés en tétrades linéaires filiformes : la pollinisation se fait dans l'eau).
Scheuchzériinées
Le sous-ordre des Scheuchzériinées ne comporte que la seule famille des Scheuchzériacées et une seule espèce Scheuchzeria palustris, dont les fleurs, munies d'un périgone simple, ont des étamines extrorses et un ovaire supère à plusieurs carpelles presque libres. C'est une plante rare des tourbières des contrées tempérées et froides de l'hémisphère Nord ; dans le sud et le centre de l'Europe, en France notamment, c'est[...]
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Écrit par
- André LAWALRÉE : docteur ès sciences, chef de département au Jardin botanique national de Belgique
Classification
Médias