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HELSINKI (JEUX OLYMPIQUES D') [1952] Contexte, organisation, bilan

Du 19 au 21 juin 1947, le C.I.O. tient sa quarantième session à Stockholm, la réunion étant consacrée à l'élection des villes d'accueil des Jeux de la XVe olympiade, en 1952. Un an plus tôt, en juin 1946, Londres avait été choisie, sans vote formel, pour organiser les Jeux de 1948. Cette fois, dix villes, dont cinq métropoles des États-Unis, sont candidates. Dès le second tour de scrutin, Helsinki se voit élue, par quinze voix, contre cinq pour Los Angeles, cinq également pour Minneapolis, trois pour Amsterdam.

Ce résultat est très logique, à plusieurs égards. D'abord, dans la tourmente géopolitique mondiale qui ne semblait guère troubler le mouvement olympique, la capitale finlandaise avait été désignée en août 1938 pour accueillir les Jeux d'été de 1940, car le Japon, soucieux de consacrer son budget à ses campagnes militaires, lui avait fait savoir que T̄okȳo, élue en 1936, renonçait à organiser ces Jeux de 1940. Bien sûr, le grondement des armes mit rapidement toute velléité olympique en sommeil pour des années... Ensuite, la Finlande est un pays de sport, comme en témoigne la gloire olympique de ses multiples champions, mais aussi l'intérêt de la population (quatre millions de personnes à l'époque) en ce domaine : plus d'un demi-million de Finlandais sont alors affiliés à une fédération sportive. Enfin, dès 1938, sous l'impulsion de Johan Wilhelm Rangell, nommé président du comité d'organisation des Jeux de 1940, et d'Ernst Krogius, Helsinki avait entrepris la construction d'enceintes sportives, lesquelles, moyennant rénovation à peu de frais, peuvent servir pour les Jeux de 1952. En ce mois de juin 1947, rien ne garantit en effet que Londres, dévastée par le Blitz, sera capable, dans treize mois, d'organiser avec succès les Jeux en cette époque d'austérité ; les certitudes finlandaises rassurent le C.I.O. : le mouvement olympique sera remis sur de bon rails, même en cas d'échec londonien.

De fait, le stade olympique (Olympiastadion), construit dans le quartier de Töölö, tout prêt du centre-ville, selon les plans des architectes Yrjö Lindegren et Toivo Jäntti, fut achevé avant le début du conflit mondial ; Erik von Frenckell, nommé président du comité d'organisation des Jeux d'été de 1952, décide simplement d'en accroître la capacité, qui passe de cinquante mille à soixante-dix mille places, et de faire réparer la piste ; les cérémonies d'ouverture et de clôture se déroulent dans cette magnifique enceinte, tout comme les compétitions d'athlétisme et la finale du tournoi de football. L'Olympiastadion se caractérise par sa tour de 72,71 mètres de hauteur, laquelle correspond à la mesure exacte du jet qui permit au lanceur de javelot Matti Järvinen de remporter la médaille d'or aux jeux Olympiques de Los Angeles en 1932.

À 300 mètres de là se trouve le stade nautique, quasi achevé en 1939, qui peut accueillir douze mille spectateurs, lesquels viennent applaudir nageurs et plongeurs. Le vélodrome, édifié 2 kilomètres au nord du stade olympique, lui aussi presque terminé en 1939, a été fini en 1946 : il fait donc parfaitement l'affaire, et six mille personnes peuvent applaudir les champions cyclistes qui se mesurent sur une piste en béton propice aux belles performances. Dans le hall des foires de Messuhalli, deux salles sont réservées aux compétitions de lutte, de boxe, d'haltérophilie et de gymnastique ; c'est également là que se déroule la finale du tournoi de basket-ball. Le centre nautique de Taivallahti, construit pour les Jeux de 1940, sert de cadre aux compétitions de canoë-kayak ; dans le projet initial, les épreuves d'aviron devaient également s'y dérouler, mais la Fédération internationale jugea le site trop exposé au vent, et un bassin provisoire d'aviron est édifié à Meilahti,[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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