HÉMAGGLUTINATION
Agglutination des hématies aboutissant à la formation de petits amas visibles à l'œil nu, l'hémagglutination est une méthode très employée en immunologie pour détecter les anticorps et les antigènes. Il existe trois sortes de réactions d'hémagglutination.
Dans la première, utilisée pour la détermination des groupes sanguins, on fait agir des anticorps spécifiques sur les antigènes de surface des hématies. Ainsi, des globules rouges du groupe A, porteurs de l'antigène du même nom, sont agglutinés par un sérum contenant l'anticorps anti-A. On peut ainsi identifier des hématies de groupe inconnu grâce à des sérums étalons ou, inversement, rechercher un anticorps (ou agglutinine) inconnu grâce à des globules rouges connus.
La deuxième sorte est représentée par les réactions d'hémagglutination passive. Ici, les hématies jouent un rôle de support inerte sur lequel on fixe artificiellement des antigènes solubles ; elles seront agglutinées par les anticorps spécifiques. Un tel artifice permet de visualiser une réaction antigène-anticorps.
Le troisième type de réaction fait intervenir un mécanisme non immunologique : certaines substances chimiques (telle une protéine virale, l'hémagglutinine) sont capables de se fixer sur des récepteurs de surface des globules rouges. Ainsi, la fixation d'un virion sur deux hématies voisines entraîne leur agglutination. Chez un malade, pour rechercher des anticorps, trace de l'infection virale, on emploie la réaction d'inhibition de l'hémagglutination. Dans un premier temps, on met en présence une suspension du virus suspecté et le sérum du malade ; dans un second temps, on ajoute les globules rouges. L'hémagglutination n'est visible que dans le cas où le sérum analysé ne contient pas les anticorps spécifiques qui masquent les sites hémagglutinants. Cette technique rend possible, notamment, le diagnostic de la rubéole et de la grippe.
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Écrit par
- Jacques BEJOT : docteur en médecine, chef de service du laboratoire de microbiologie à l'hôpital de Nanterre
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