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HÉMATOME RÉTROPLACENTAIRE

Le terme le mieux adapté de l'hématome rétroplacentaire est probablement celui d'apoplexie utéroplacentaire, qui le distingue des hémorragies rétroplacentaires, rares, attribuées à des traumatismes ou encore à une endométrite.

Il fait partie, avec l'éclampsie, des accidents aigus du syndrome vasculo-rénal de la grossesse, associant de façon plus ou moins complète l'hypertension artérielle, l'albuminurie et les œdèmes, avec prise excessive de poids.

La lésion consiste en un décollement du placenta par un hématome situé entre le placenta et la paroi utérine ; il peut intéresser une zone de 1 ou 2 centimètres de diamètre ou, au contraire, occuper la quasi-totalité de la surface placentaire. L'utérus et, dans une moindre mesure, les annexes génitales peuvent subir une infiltration sanguine plus ou moins marquée.

Bien souvent la mort du fœtus est la conséquence de tous ces désordres, qui se traduisent par une douleur abdominale brutale, parfois une hémorragie externe associée, des signes de choc avec angoisse, une hypertension artérielle, à laquelle succédera bientôt une chute tensionnelle, oligurie et albuminurie en masse.

Sur le plan clinique, l'utérus est dur, augmenté de volume en fonction de l'importance de l'accident ; les bruits du cœur fœtal disparaissent. La poche des eaux est tendue.

Il existe des formes frustes évoluant spontanément ou après traitement vers la guérison. Elles sont parfois latentes et ne seront mises en évidence qu'après l'accouchement, lors de l'examen du placenta.

En revanche, des complications redoutables peuvent apparaître en l'absence de traitement : la fibrinolyse, qui majore le risque d'hémorragie grave, et la nécrose corticale du rein, à distinguer du « rein de choc » dont les lésions peuvent régresser sous traitement en service de réanimation.

Le pronostic fœtal reste très grave, puisque environ deux tiers des fœtus mourront lors de cet accident. Par contre, le pronostic maternel, avec un traitement bien conduit et les procédés modernes de réanimation, arrive à sauver la quasi-totalité des parturientes.

C'est dans la prévention du syndrome vasculo-rénal gravidique, et donc de ses complications, que réside la solution de ce problème.

— Paul-François LEROLLE

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