Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

HÉMIPLÉGIE

Paralysie d'un hémicorps, droit ou gauche. Pour le neurologue, il s'agit plus exactement de la perturbation du tonus et de la motricité musculaire que détermine une lésion unilatérale de la voie motrice principale au niveau des centres nerveux (voie pyramidale). L'hémiplégie ne peut, en effet, être correctement définie ni par la paralysie (les troubles du tonus sont au moins aussi importants dans la symptomatologie que les troubles parétiques) ni par sa topographie unilatérale (qui peut être retrouvée dans les troubles cérébelleux par exemple).

Selon une opinion classique, l'hémiplégie est donc due à la seule atteinte du faisceau pyramidal.

Les données actuelles de la neurophysiologie montrent que la voie pyramidale ne peut être considérée comme la seule voie des mouvements volontaires, de même que ceux-ci ne sont pas l'expression exclusive de la motricité. On tend donc, non plus à opposer schématiquement système pyramidal et système extra-pyramidal (avec leurs pathologies propres et bien tranchées), mais à comprendre leur étroite interrelation. Dans cette optique, les perturbations complexes de l'hémiplégie relèvent d'une atteinte conjointe des voies pyramidales et extrapyramidales.

Diverses classifications ont été proposées, définissant plusieurs catégories à hémiplégies. En pratique, ces classifications se recoupent, ce qui permet un diagnostic précis.

Dans la classification physiologique, les troubles du tonus sont le critère discriminatoire permettant d'opposer :

l'hémiplégie « flasque » avec hypotonicité ;

l'hémiplégie « spasmodique », où le type de la spasticité permet un diagnostic de niveau lésionnel (c'est-à-dire du point où, dans les centres nerveux, siège la lésion).

La classification topographique complète les indications précédentes grâce à un examen neurologique approfondi permettant de situer la lésion avec précision, du cortex cérébral jusqu'à la moelle cervicale.

La classification étiologique met en relief la cause :

traumatique, de diagnostic évident (fréquemment obstétrical chez le nourrisson) ;

vasculaire, ischémique (cf. ramollissement cérébral) ou hémorragique (cf. hémorragie cérébrale) ;

tumorale, nécessitant un bilan paraclinique très complet (cf. tumeurs cérébrales) ;

infectieuse : après méningite, par exemple (cf. aussi abcès du cerveau) ;

trouble pathologique généralisé : hypoglycémie, périartérite noueuse.

Il convient d'insister sur la fréquence des causes vasculaires, surtout après la cinquantaine, chez un sujet hypertendu et athéromateux.

— François BOURNÉRIAS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Autres références

  • HÉMISPHÈRES CÉRÉBRAUX

    • Écrit par et
    • 12 328 mots
    • 8 médias
    Il est tout aussi probable que l'hémiplégie par lésion vasculaire prérolandique ou capsulaire chez l'Homme représente un syndrome mixte, pyramidal et extrapyramidal : car on distingue, dans son tableau clinique, d'une part la paralysie, l'abolition des réflexes abdominaux et le signe de Babinski, qui...
  • NEUROLOGIE

    • Écrit par , , et
    • 30 259 mots
    • 7 médias
    ...permettra de préciser l'intensité de l'atteinte motrice et sa répartition. Il orientera soit vers une atteinte périphérique, soit vers une atteinte des voies centrales et définira éventuellement une formule topographique des déficits moteurs (hémiplégie, paraplégie, quadriplégie ou monoplégie).
  • PARALYSIE FACIALE

    • Écrit par
    • 1 199 mots

    Ce terme désigne le déficit plus ou moins complet de la motricité faciale, lié à une atteinte de la commande nerveuse de la musculature de la face. C'est de la motricité faciale que dépend la mimique et avec elle la beauté et l'expressivité du visage, l'importance de ses incidences psychologiques...

  • RAMOLLISSEMENT CÉRÉBRAL

    • Écrit par
    • 490 mots

    Lésion provoquée par la suppression de l'apport circulatoire artériel (ischémie) dans un territoire cérébral de dimensions variables, mais toujours défini par la topographie vasculaire. Au premier plan des étiologies possibles se placent la maladie athéromateuse des artères cérébrales et celle...