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MANGUIN HENRI CHARLES (1874-1949)

De tous les artistes qui exposèrent ensemble au Salon d'automne de 1905 et furent appelés les fauves, sans aucun doute Henri Manguin est-il demeuré le plus fidèle à cette facture vive, éclatante, immédiatement expressive. « L'expression, disait Matisse, vient de la surface colorée que le spectateur saisit en son entier. » Franche, vigoureuse, directe, telle aura toujours été la peinture de Manguin. L'homme aussi était ouvert, généreux, attaché à ses amis, parmi lesquels Marquet, Matisse, Jean Puy, Signac, Bonnard. Il fit partie, comme les deux premiers, de l'atelier de Gustave Moreau à l'École des beaux-arts, copia les maîtres au Louvre et subit la révélation des grandes expositions : Cézanne en 1895, Van Gogh en 1901. Il découvrit, après Matisse, la lumière du Midi, dans l'été de cette année 1905, et allait trouver dans l'embrasement des couleurs le mode d'expression qui convenait le mieux à sa nature. Aux paysages de Provence (Le Golfe de Saint-Tropez, musée national d'Art moderne de Paris), solidement construits en plans successifs, s'ajoutent des natures mortes somptueuses et des nus pleins de force, opulentes figures qui traduisent l'élan de la vie, comme ces arbres aux puissantes ramures. Il y a là une sensualité heureuse et fière de l'être, qui ne se démentira pas dans le cours de l'œuvre. Peut-être une sorte de gourmandise excessive aura-t-elle, à certains moments, fait le défaut de cet art. Mais à une exubérance parfois trop voyante des huiles s'oppose alors la vivacité légère des aquarelles, la rigueur et même la sobriété de tels dessins (représentant des nus surtout) d'une concision toute personnelle dans leur force apaisée.

— Antoine TERRASSE

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  • FAUVISME

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    ...mouvement. La principale pépinière des fauves fut l'atelier de Gustave Moreau à l'École des beaux-arts, où Rouault, Matisse, Marquet, Camoin, Manguin, Puy et quelques autres devaient nouer des relations durables. En 1898, Derain rencontre Matisse et Puy dans une petite académie libre où Carrière...