CONSCIENCE HENRI (1812-1883)
Écrivain flamand. Épris de son pays, Conscience résolut d'écrire en une langue que la bourgeoisie francophone de l'époque considérait comme un patois destiné au vulgaire. Le romantisme nationaliste lui inspira Le Lion de Flandre (De Leeuw van Vlaanderen, 1838), récit épique de la révolte des municipalités flamandes contre la France et de leur victoire à la bataille des Éperons d'or (1302). Ce roman, qui inaugurait le renouveau des lettres flamandes en Belgique, situait en même temps son auteur parmi les maîtres du roman historique en vogue dans le courant romantique européen. Jacob van Artevelde (1849) ainsi que Les Vilains de Flandre (De Kerels van Vlaanderen, 1871) confirmèrent ce talent.
Ce ne fut cependant pas la seule veine exploitée par Conscience. Certains aspects de la vie urbaine et surtout de la vie champêtre lui ont inspiré nombre de nouvelles et de romans. Ils se caractérisent par un réalisme qu'on pourrait qualifier d'idyllique, par un moralisme un peu appuyé et une tendance à la sentimentalité. On peut citer : Les Souffrances d'une mère (Wat een moeder lijden kan, 1844), Siska van Roosemael (1844), Baas Gansendonck (1850), Houten Clara (1850), Le Gentilhomme pauvre (De arme edelman, 1851), ainsi que les idylles villageoises — Blinde Rosa (1850), Le Conscrit (De Loteling, 1850), Rikke-tikke-tak (publié d'abord en feuilleton, 1845 ; puis en livre, 1851). On lui doit également un récit d'aventures, Le Pays de l'or (Het goudland, 1862).
Très lu dans son pays, le plus traduit des romanciers flamands, Conscience publiait en 1881 son centième ouvrage.
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Écrit par
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Autres références
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NÉERLANDAISE ET FLAMANDE LITTÉRATURES
- Écrit par Paul GELLINGS
- 6 824 mots
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...(« Mouvement flamand »), qui vise à mettre un terme à la prédominance du français. Sur le plan littéraire, ce mouvement sera incarné par le romancier Hendrik Conscience (1812-1883) et le prêtre-poète Guido Gezelle (1830-1899). Le premier écrira principalement des romans historiques, teintés de sentiments...