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HENRI D'OFTERDINGEN, Novalis Fiche de lecture

Novalis - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Novalis

Novalis est plus qu'un écrivain ; au lendemain déjà de sa mort, puis tout au long des deux siècles qui se sont écoulés depuis lors, il est devenu un mythe. Derrière ce nom mystérieux, tout entier tourné vers l'avenir (Novalis désigne en latin celui qui cultive de nouvelles terres) se cache la personne de Friedrich von Hardenberg (1772-1801), l'une des figures centrales du premier romantisme allemand, auteur, comme son compatriote Friedrich Schlegel (1772-1829), de célèbres fragments. La finesse et la douceur quasi féminine du visage de Novalis, sa disparition précoce, quelques détails de sa biographie (et surtout son amour pour une jeune fille, Sophie von Kühn, morte à l'âge de quinze ans), le « mysticisme » enfin de certains de ses textes ont alimenté l'image en vérité contestable d'un poète évanescent et fragile. Son œuvre poétique, notamment ses Hymnes à la nuit (1800), compte au nombre des grandes références de la poésie allemande. Le roman Henri d'Ofterdingen, composé au début de l'année 1800, mais resté inachevé et publié après la mort de l'auteur en 1802, est l'un des textes les plus saisissants du romantisme allemand.

Un voyage initiatique

Henri d'Ofterdingen constitue une réplique aux Années d'apprentissage de Wilhelm Meister (1796). Novalis avait été impressionné par l'ouvrage de Goethe, mais l'éloge de la sobriété et de l'utilitarisme bourgeois l'avait profondément irrité. Si, dans l'esprit de Novalis, Goethe avait rédigé une apologie de la vie prosaïque (Meister, écrit-il, « est un Candide dirigé contre la poésie »), son roman se voudra, contre le Meister, une défense et illustration de la poésie : « Foncièrement et par nature, Henri était né pour être poète. » De ce texte, Novalis n'a pu rédiger que la première partie et les toutes premières pages de la seconde. Son récit se situe au Moyen Âge. Il décrit le voyage qui conduit Henri d'Ofterdingen en compagnie de sa mère depuis Eisenach, sa ville natale, jusqu'à Augsbourg. Arrivé à Augsbourg, il fait la connaissance d'un poète, Klingsohr, qui lui révèle les secrets de l'art poétique. Il fait simultanément l'expérience de l'amour ; Henri et Mathilde, la fille de Klingsohr, se promettent de vivre éternellement l'un pour l'autre : « C'est l'intégralité de mon être qui doit se fondre et se confondre au tien. Le don total, absolu, sans limite, peut seul suffire à mon amour. » Dans un rêve, Henri anticipe cependant la mort de Mathilde : événement qui, au même titre que leur rencontre, détermine sa vocation de poète. Dans la seconde partie qui commence après une rupture temporelle assez marquée, Henri devait parcourir des espaces beaucoup plus vastes.

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Écrit par

  • : agrégé d'allemand, ancien élève de l'École normale supérieure, maître de conférences à l'université de Paris-VIII

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Novalis - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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Autres références

  • NOVALIS (1772-1801)

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    >« Le roman doit être poésie de part en part », écrit Novalis. Poésie, par le héros, Heinrich von Ofterdingen, qui ne conserve de son homonyme troubadour que peu de chose, hors les récits de guerres saintes et de chevaliers. Poésie, de par cette volonté de l'auteur d'en faire un « Anti-Meister », un...