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GERMAIN HENRI (1824-1905)

Né dans une famille d'industriels de la soierie lyonnaise, Henri Germain fait ses études de droit à Paris où il se lie d'amitié avec les saint-simoniens. Revenu à Lyon, il acquiert une charge d'agent de change et entre, à partir de 1855, au conseil d'administration de plusieurs sociétés dont la Compagnie générale des eaux et les Forges de Châtillon-Commentry. Son expérience des problèmes de financement qui se posent alors aux industries en développement l'incite à fonder en 1863 le Crédit lyonnais. Il en est le principal actionnaire, mais il bénéficie du concours de ses amis de jeunesse, entre autres Michel Chevalier et le père Enfantin, qui devait plus tard faire de lui son légataire universel. Le nouvel établissement popularise le dépôt bancaire en faisant appel à la moyenne et à la petite épargne. Le succès est rapide et, trois ans plus tard, les dépôts atteignent le total, considérable pour l'époque, de 40 millions de francs. En 1867, le Crédit lyonnais s'implante à Paris. En 1878, il est devenu la plus importante des banques françaises, et sa gestion prudente lui permet de surmonter la crise de 1881. À la fin du siècle, le Crédit lyonnais bat un record mondial en totalisant 1 700 millions de francs de dépôts.

Entre-temps, Henri Germain a abandonné la direction de la banque, dont il continuera cependant jusqu'à sa mort à présider le conseil d'administration, pour se consacrer à la politique. Élu député, il dirige à la Chambre le groupe du centre gauche. Il est entré en 1886 à l'Académie des sciences morales et politiques. Henri Germain peut être considéré comme un des pionniers du grand établissement de crédit de type moderne ; répondant aux besoins de la société industrielle aux débuts de son expansion, un tel organisme recrute sa clientèle dans le grand public, au moyen d'une large publicité rédigée en termes accessibles à tous. L'un des premiers, Henri Germain conçoit la banque comme une activité de services, prospérant grâce à une multiplicité d'opérations prudentes et bien gérées. Rien à voir donc avec le personnage balzacien du banquier qui brasse aventureusement les millions à grand renfort de brillants coups de Bourse.

— Georges BLUMBERG

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Écrit par

  • : licencié en droit, diplômé de l'École nationale des langues orientales vivantes, professeur à la faculté libre, autonome et cogérée d'économie et de droit, Paris

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