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HENRI IV DE LANCASTRE (1367-1413) roi d'Angleterre (1399-1413)

Connu plutôt sous le nom de Henri Bolingbroke, fils de Jean de Gand, Henri IV usurpe le trône en 1399 et fonde la nouvelle dynastie des Lancastre. Son action a été menée contre Richard II, coupable de l'avoir banni et d'avoir confisqué à son profit les biens de Jean de Gand à la mort de celui-ci ; elle a été soutenue par les grands barons et a bénéficié de l'absolution du Parlement, appelé à ratifier l'abdication de Richard et l'avènement du nouveau souverain. Henri IV, contraint de faire des concessions au Parlement qui est admis à contrôler de plus près les comptes royaux, a contribué à affaiblir durablement le loyalisme dynastique et à justifier les usurpations ultérieures. Soucieux d'ordre et désireux d'obtenir un soutien durable de l'Église et des riches, il s'attaque à l'hérésie des lollards, accusés de vouloir pervertir l'ordre social et de prôner des thèses religieuses condamnées : en 1401, il promulgue contre eux la loi De heretico comburendo qui prévoit la peine du feu contre ceux qui refuseraient de reconnaître leurs erreurs ; il est pourtant un souverain cultivé et le protecteur de Geoffrey Chaucer. Très actif contre l'Écosse, ardent à combattre les révoltes galloises, Henri IV paraît avoir un temps rompu avec le mirage continental et renoncé à intervenir en France ; cependant, à partir de 1407, il ne demeure pas insensible aux perspectives offertes par la querelle des Armagnacs et des Bourguignons, se lie alternativement à l'un et à l'autre parti ; il obtient des premiers, en 1411, la promesse de l'Aquitaine en échange d'une intervention militaire, qu'il se révèle physiquement incapable de mener. Au cours des dernières années de sa vie, les intrigues de palais se multiplient autour du prince de Galles et de son cousin légitimé Henri Beaufort ; cependant Henri IV réussit à conserver le pouvoir jusqu'à sa mort.

— Roland MARX

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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