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LABORIT HENRI (1914-1995)

Henri Laborit - crédits : Louis MONIER/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Henri Laborit

Le médecin, chirurgien et biologiste français Henri Laborit est particulièrement connu pour ses travaux sur des molécules utilisées en psychiatrie (ce qui lui vaudra un prix Lasker en 1957) et en anesthésiologie ainsi que pour ses tentatives d’expliquer les comportements humains par la biologie, ce qui l’a parfois fait ranger parmi les sociobiologistes.

Un médecin militaire

Henri Laborit naît à Hanoï le 21 novembre 1914, d'une mère née de Saunière et d'un père officier médecin des troupes coloniales. Il ne reniera par ailleurs jamais ses origines vendéennes, se présentant volontiers comme descendant des Atlantes ! À l'âge de cinq ans, avec sa mère, il accompagne en pirogue sur le Maroni la dépouille de son père, mort en Guyane d'un tétanos contracté en service. À douze ans, lui-même est atteint de la tuberculose. Les séquelles pleurales qu'il en conserve ne l'empêchent pas de passer d'abord son baccalauréat à Paris (lycée Carnot), puis son certificat de sciences physiques, chimiques et naturelles (faculté des sciences), enfin, à vingt ans, le concours d'entrée à l'École principale de santé de la Marine, à Bordeaux, où, grâce à un médecin compréhensif, il est incorporé en dépit de ses antécédents. Ce praticien influence de façon décisive le destin de Laborit. Car, en dépit ou à cause de sa rébellion contre l'institution médicale, c'est à elle qu'il doit de pouvoir cultiver ses dons. De 1937 à 1939, il est en effet interne des hôpitaux de Bordeaux, et, à trente-quatre ans, il devient chirurgien des hôpitaux des armées, pour finir, de façon imprévisible maître de recherche du Service de santé des armées, avec le grade de médecin en chef de 1re classe. En 1939, Laborit est médecin à bord du torpilleur Sirocco, lequel est coulé, le 31 mai 1940, lors de l'évacuation de Dunkerque. Il a la vie sauve, mais son séjour prolongé dans les eaux de la mer du Nord lui fait vivre les effets d'une réfrigération sans préparation, auxquels il songera sans doute en 1950, lorsqu'il mènera à bien ses recherches sur l'« hibernation artificielle », obtenue par une atténuation des réactions au froid. En 1944, il est sur l'Émile-Bertin pour le débarquement d'Anzio (janvier) et pour celui de Provence (août), comme chirurgien de la 6e division de croiseurs.

Après la guerre, Laborit opère dans les hôpitaux maritimes de Lorient, puis de Bizerte (Sidi Abdallah), où il entraîne son épouse et ses cinq enfants. C'est là que, vers 1946, désolé d'assister à des « maladies opératoires tourmentées », notamment faute d'anesthésies adéquates, il commence ses réflexions et ses recherches sur ce qui deviendra la maladie postagressive, ses manifestations neurovégétatives et les moyens de les apaiser.

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Écrit par

  • : professeur émérite à la faculté de médecine de l'université de Paris-XII
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Média

Henri Laborit - crédits : Louis MONIER/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Henri Laborit

Autres références

  • NEUROSÉDATION : LA CHLORPROMAZINE

    • Écrit par
    • 279 mots

    En 1950, en France, Henri Laborit chirurgien de la Navale, recherche avec un anesthésiste, Pierre Huguenard, la combinaison idéale de différents médicaments afin de mettre au point un « cocktail lytique » permettant de prévenir le choc opératoire. Il suffirait pour protéger l'organisme, d'inhiber...