LABORIT HENRI (1914-1995)

Des travaux novateurs en anesthésiologie et en psychiatrie

De cette époque de l’après-guerre datent les premières publications connues d’Henri Laborit, en particulier L'Anesthésie facilitée par les synergies médicamenteuses, par lesquelles il va révolutionner l'anesthésiologie, la psychiatrie, puis une grande partie de la médecine. En effet, en 1949, ce médecin militaire atypique est muté au laboratoire de physiologie du Val-de-Grâce, dirigé par le médecin général Jaulmes, homme cultivé, compétent, tolérant et amical. Après les études et la guerre, la troisième vie de Laborit commence : voici le temps du chercheur qui devient biologiste, philosophe et écrivain.

Cette nouvelle vie s'ouvrira sur la découverte, en 1951, de la chlorpromazine (Largactil), premier neuroleptique au monde, synthétisée par les laboratoires Specia, en collaboration avec des chimistes de Rhône-Poulenc, par modifications successives de molécules antihistaminiques. Cette découverte est récompensée par l'attribution du prix américain Albert-Lasker en 1957, prélude au prix Nobel, qu'il n'obtint jamais (à sa forte déception) à cause de l'hostilité du microcosme médical civil français, et plus précisément de médecins de l’hôpital Sainte-Anne à Paris.

Les contributions de Laborit à la réduction des effets de choc, de l’anxiété préopératoire et, de manière plus générale, aux effets du stress l’ont amené à expérimenter des mélanges de molécules (le cocktail lytique) qui ont révolutionné l’anesthésie au cours des années 1950. On lui doit également l’hibernation artificielle pour réduire certains effets somatiques des états de stress et de choc.