HENRI V (1387-1422) roi d'Angleterre (1413-1422)
Très tôt mêlé aux affaires du royaume et sans doute l'un des responsables de la politique continentale plus vigoureuse adoptée par son père vers la fin de sa vie, Henri V demeure surtout le grand vainqueur anglais de la guerre de Cent Ans. Deux ans après être monté sur le trône, il décide de tirer parti de la querelle des Armagnacs et des Bourguignons ainsi que de l'affaiblissement du pouvoir royal en France sous le règne de Charles VI, victime d'accès de démence intermittents. Le 24 octobre 1415, il remporte la victoire d'Azincourt, qu'il doit à une brillante stratégie et à l'emploi d'armes modernes, dont les premiers canons. Le succès décisif est cependant assuré par l'alliance avec les Bourguignons au lendemain de l'assassinat de Jean sans Peur (1419) : Henri V peut alors obtenir de Charles VI et d'Isabeau de Bavière la signature du traité de Troyes (21 mai 1420) qui lui permet d'épouser Catherine de France leur fille, lui confie personnellement la régence du royaume de France et assure à sa lignée la succession au trône. En 1421-1422, les Armagnacs, favorables au dauphin Charles, sont incapables de s'opposer à l'exécution du traité. On comprend aisément la popularité du roi en Angleterre, où il satisfait les nostalgies des grands vassaux, les intérêts des négociants liés économiquement avec les Pays-Bas bourguignons, le sentiment national et antifrançais. Le Parlement lui accorde volontiers les subsides indispensables et ne semble pas lui avoir fait grief d'un autoritarisme affirmé : Henri V se targue d'être un justicier et un défenseur de la foi catholique et réprime cruellement le lollardisme après avoir écrasé en 1415, puis à nouveau en 1417, la folle rébellion de sir John Oldcastle exécuté en 1417. Ce John Oldcastle est sans doute le Falstaff de la tragédie de Shakespeare, Henri IV, dans laquelle le futur Henri V mène joyeuse vie au milieu d'une escorte de compagnons, Pistol, Poins, Randolph...
La mort prématurée du roi, survenue en France, lui vaut d'avoir laissé un souvenir éclatant et de passer pour le plus brillant des Lancastre.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Roland MARX : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
Classification
Média
Autres références
-
AZINCOURT BATAILLE D' (25 oct. 1415)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 574 mots
- 1 média
La bataille d'Azincourt est une défaite cuisante des Français face aux Anglais, durant la guerre de Cent Ans. Revendiquant le trône de France, Henri V d'Angleterre débarque en Normandie en août 1415, à la tête d'une armée d'environ 11 000 hommes. Il s'empare de Harfleur en septembre, mais...
-
BEDFORD JEAN DE LANCASTRE duc de (1389-1435)
- Écrit par Paul BENOÎT
- 747 mots
Troisième fils d'Henri IV d'Angleterre, Jean de Lancastre est fait duc de Bedford par son frère Henri V en 1414. Mêlé très jeune aux luttes politiques, il soutient son frère qui lui confie la lieutenance du royaume lors de ses expéditions en France. À ce titre, il prend Berwick aux Écossais...
-
GUERRE DE CENT ANS
- Écrit par Jacques LE GOFF
- 4 443 mots
- 11 médias
À la mort d'Henri IV (1413), son fils Henri V envoya un ultimatum aux Français, réclamant les territoires perdus à Brétigny, la Normandie, l'hommage de la Bretagne, la main de Catherine, fille de Charles VI, et 3 600 000 francs pour le reste de la rançon de Jean le Bon et la dot de Catherine.... -
GUERRE DE CENT ANS - (repères chronologiques)
- Écrit par Vincent GOURDON
- 639 mots
1337 Édouard III d'Angleterre, petit-fils de Philippe le Bel, annonce qu'il conteste désormais le trône de France à Philippe VI, neveu de Philippe le Bel, sacré roi en 1328 quand est mort, sans laisser d'héritier mâle, Charles IV.
1346 La lourde cavalerie de Philippe...