HENRIETTE MARIE DE FRANCE (1609-1669) reine d'Angleterre
« Fille, femme, mère de rois si puissants et souveraine de trois royaumes », Henriette Marie de France a été célébrée par l'oraison funèbre de 1669 : Bossuet a admirablement décrit cette vie qui a passé « d'une félicité sans bornes » à un « abisme d'amertumes », qu'illustrent « neuf voyages sur mer [...] malgré les tempêtes ».
Dernière des six enfants légitimes d'Henri IV et de Marie de Médicis, elle est mariée dès l'âge de seize ans au roi d'Angleterre Charles Ier. Ce mariage avait été précédé de longues et difficiles négociations, le pape Urbain VIII pensant se servir de cette union pour faire rentrer l'Angleterre dans le giron de l'Église romaine. Après des débuts difficiles, dus à la différence de religion et de coutumes, la reine acquiert rapidement un fort ascendant sur son mari et pousse le monarque dans la voie de l'absolutisme. Énergique et dévouée, elle seconde le prince avec courage durant la guerre civile. Elle réunit une armée de secours en Hollande, mais elle est forcée, après la défaite de Newbury, de se réfugier d'abord à Exeter où elle accouche de la future Henriette d'Angleterre, puis à Paris en 1644. D'abord accueillie comme une souveraine, elle ne tarde pas à sombrer dans la misère. Ni les finances ni la politique extérieure de Mazarin fondée sur l'alliance avec Cromwell ne sont compatibles avec un soutien de la France à la reine déchue. Elle ne sort de son dénuement que lors de la restauration de son second fils Charles II. Catholique, elle reste cependant impopulaire en Angleterre. Après deux derniers voyages à Londres, elle se retire en 1661 au couvent de Chaillot, à Paris, et y passe la fin de sa vie dans une piété remarquable.
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Écrit par
- Jean MEYER : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Rennes
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