JAMES HENRY (1843-1916)
Thèmes et vie
Le choix des thèmes de James s'éclaire singulièrement grâce à la lecture des Carnets, véritable laboratoire où l'œuvre s'élabore ; aux trois volumes autobiographiques ; à l'admirable biographie de James par Léon Edel, où tous les faits marquants de cette vie sont mis en relief : fils d'un homme rêveur et visionnaire qui dut être amputé d'une jambe, frère cadet du célèbre philosophe pragmatiste William James, Henry est, dès l'adolescence, frappé d'un « mal obscur » qui lui évite de participer à la guerre de Sécession. Nulle union dans cette vie remplie d'amitiés féminines tenues à distance et d'amitiés masculines plus passionnées. Marqué par la puissante personnalité de William et par les femmes de sa famille, il semble que quelque joug secret, dont la création littéraire pouvait seule le délivrer, ait pesé sur Henry.
Pour plus de clarté, la critique distingue trois phases dans sa carrière : la première, où James écrit nouvelles et critiques publiées dans The Atlantic Monthly et The Nation, période où James voyagea beaucoup en Italie et en France, où il connut Daudet, Maupassant, Tourgueniev, Flaubert, écrivant ses premiers romans dont L'Américain, Daisy Miller, Un portrait de femme. La deuxième entre 1881 et 1895, où il s'essaya sans succès au théâtre : après l'échec de Guy Domville (1896), sifflé alors que les pièces d'Oscar Wilde triomphaient, James revient au roman. Cette dernière période (1895-1916) marque la parution de ses œuvres les plus célèbres : Les Ailes de la colombe, Les Ambassadeurs, La Coupe d'or. Il meurt à Londres en 1916, ayant pris la nationalité anglaise à la veille de la guerre.
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Écrit par
- Diane de MARGERIE : licenciée ès lettres, écrivain, traductrice
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