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PALMERSTON HENRY JOHN TEMPLE 3e vicomte (1784-1865)

Palmerston - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Palmerston

L'un des plus grands hommes d'État britanniques du xixe siècle, Palmerston est le véritable inspirateur de la politique étrangère du Royaume-Uni entre 1830 et 1865. Issu d'une famille aristocratique irlandaise, député à l'âge de vingt-trois ans, il débute dans le parti tory et fait ses premières armes ministérielles sous des Premiers ministres de ce parti, occupant presque sans interruption le secrétariat d'État à la Guerre de 1809 à 1828. En 1830, ses sympathies, déjà démontrées par son ralliement aux canningistes, le poussent à virer de bord : il passe dans les rangs whigs et, immédiatement, prend pour la première fois possession du Foreign Office. La politique étrangère sera son lot, soit par son affectation ministérielle (1830-1841 et 1846-1852) soit grâce à son influence dans le cabinet comme ministre de l'Intérieur (1852-1855) ou Premier ministre (1855-1858 et 1859-1865). Il croit dans la grandeur de son pays et, en juin 1850, il prononce sa célèbre phrase : « Comme le Romain, autrefois, pouvait dire Civis Romanus sum, un sujet britannique, partout où il se trouve, pourra compter sur la force anglaise pour le protéger. » Elle fonde l'orgueil britannique, public et individuel, pour plusieurs générations. Il met en application quelques principes fort clairs : le refus de toute hégémonie sur le continent le pousse à une permanente méfiance à l'égard de la France, même à l'époque de la première Entente cordiale ; la règle du respect des régimes existants interdit toute intervention en faveur d'une cause quelconque à l'intérieur d'un État étranger ; l'équilibre des puissances est la seule garantie de la paix ; l'Angleterre doit refuser tout engagement permanent et toute alliance en temps de paix. Au nom de ces principes, on le voit accepter de garantir le statut de neutralité d'une Belgique indépendante, mais lutter contre la France en Orient, garder une attitude d'expectative lors des révolutions de 1848 en Europe, encourager l'intervention franco-anglaise contre la Russie en Crimée, refuser toute action contre la Prusse ou la Russie dans les années 1860, adopter une attitude favorable aux nordistes dans la guerre de Sécession américaine. Comme ses amis, il doute du destin des empires coloniaux, mais il sera l'homme de la répression de la révolte des Cipayes et du passage de l'Inde sous l'administration directe de l'État britannique en 1857. Très jaloux de son autorité, il s'attirera de violents reproches sur tel ou tel aspect de sa politique extérieure, même de la part de la reine Victoria. On lui fera également grief d'avoir négligé nombre d'affaires intérieures dont il avait pourtant eu la responsabilité en tant que Premier ministre : s'il a favorisé la politique de libre-échange et autorisé le traité Cobden-Michel Chevalier de 1860, il n'a guère été sensible aux problèmes sociaux de son temps, a négligé les appels à des réformes, n'a pas cédé aux demandes radicales d'une nouvelle réforme électorale et d'une démocratisation du régime. Les dix dernières années de sa vie ont cependant coïncidé avec l'apogée de l'ère victorienne et son prestige personnel a bénéficié d'une conjoncture exceptionnellement favorable. Ses services lui ont valu d'être inhumé dans l'abbaye de Westminster.

— Roland MARX

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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Palmerston - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

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